Guillaume Brudy et Anne Jory, habitants de Hyelzas

L’an mil-six-cent-trente-sept et le vingt-troisième jour du mois de février après midi régnant très chrétien prince Louis par la grâce de Dieu roi de France et de Navarre sachant tous présents et à venir que personnellement établi sire Guilhaume Brudy du village d’Ielzas paroisse de la Parade diocèse de Mende, lequel étant en ses bonne mémoire sens et entendement, étant constitué en vieillesse, et considérant n’y avoir chose plus certaine que la mort ni plus incertaine que l’heure d’icelle et craignant en être surpris voulant laisser ses enfants en paix en disposant de ses biens afin qu’après sa mort n’y ait débat et question entre eux a voulu faire son testament en la forme et manière que s’ensuit, en premier lieu a fait le signe de la croix et dit ‘in nomine patris et filii et spiritus sancti amen’, priant notre bon Dieu et père lui faire miséricorde pour l’amour de son fils notre seigneur Jésus Christ, le remerciant de tant de biens qu’il lui a plu lui départir et continuer journellement, le suppliant très humblement lui recevoir son âme en son royaume céleste au nombre de ses enfants et élus quand bon lui semblera, et sadite âme étant séparée de son corps a voulu et ordonné sondit corps être porté et enseveli au cimetière dudit la Parade au tombeau de ses prédécesseurs et que lors de sa sépulture lui soient faites ses obsèques et funérailles aux jours destinés et accoutumés par trois prêtres qui seront appelés lesdits jours à cet effet et seront payés par son héritier bas écrit, item a donné et légué aux pauvres de Jésus Christ de ladite église de la Parade la quantité de trois setiers bled mescle mesure de Mayrueis a distribuée en pain cuit au-devant la porte de ladite église de la Parade en trois pates égales la première à la demi-année après son décès, la seconde au bout de l’an et la dernière paye du bout d’an en un autre an alors venant et que avec ce soient contents et ne puissent autre chose demander en ses biens les faisant en iceux ses héritier particuliers, item a donné et légué par droit d’institution héréditaire part et portion à Jeanne Brudine sa fille naturelle et légitime femme de monsieur Anthoine Barre des Douzes outre la constitution qu’il lui avait fait le jour de son mariage avec ledit Barre la somme de deux livres tournois et une robe drap de maison faite et garnie payable le tout dans un an après son décès et que avec ce soit contente et ne puisse rien plus demander en ses bien la faisant en iceux sa héritière particulière, item a donné et légué par même droit que dessus à Marie Perière femme de Anthoine Jullien dit Brusquet meunier des Douzes sa fillâtre une robe drap de maison faite et garnie payable un an après sa mort et que avec ce soit contente et ne puisse rien plus demander en ses biens la faisant en iceux sa héritière particulière, item a légué et donné par même droit que dessus à tous ses autres parents et lignagers qui pourraient avoir et prétendre droit sur ses biens la somme de cinq sols par une fois payable après son décès et entre tous et toutes à diviser et que avec ce soient contents et ne puissent rien plus demander en ses biens les faisant en iceux ses héritiers particuliers, et parce que c’est le chef et fondement d’un chacun testament est l’institution d’héritier, à cette cause ledit Guilhaume Brudy testateur a fait et de sa propre bouche nommé son héritier universel et général savoir est monsieur David Brudy son fils naturel et légitime, voulu que par sondit fils et héritier tous et chacun ses dettes et légats soient payés et acquittés, consentant que dudit héritage sondit fils fasse à tous ses plaisirs et volontés et des siens, louant approuvant ratifiant et confirmant la donation qu’il aurait faite à sondit fils le jour de son mariage avec Anthoinette Rousse première femme dudit David ledit contrat reçu par feu maître Jean Gély notaire le dixième janvier mil-six-cent-dix-sept ensemble la ratification faite de ladite donation audit David le jour de son second mariage avec Catherine Darzilhanne reçu par ledit feus maître Jean Géli le vingt-huitième janvier mil-six-cent-vingt, voulu que sorte leur plein et entier effet, et c’est son dernier testament et disposition de dernière volonté, lequel il a loué ratifié et confirmé, voulu qu’il soit valable par droit de testament codicille donation ou par toute autre meilleure forme et manière que ce soit, cassant et révoquant tous autres testaments codicilles donations ou autres dispositions qu’il pourrait avoir faits ci-devant, le présent demeurant en ses perpétuelles force vertu valeur et efficace, ci a prié mes témoins ci-après nommés et appelés de sondit testament être records et mémoratifs et moi notaire en retenir acte pour en expédier un ou plusieurs instruments à ceux que en auront besoin, fait et récité audit village d’Ielzas dans la maison dudit testateur lui étant allègre par la grâce de Dieu se chauffant auprès du feu, présents monsieur Pierre Teyssier prêtre et curé de ladite église de la Parade, Pierre Saubert, Jean Jollier, Estienne Flavier, Jean Bérengier dudit village d’Ielzas, Jaques Lafon d’Héran et Anthoine Saubert dudit Ielzas signé ensemble ledit monsieur Teyssier prêtre ledit testateur et autres illettrés et moi Daniel Gély notaire royal de Mayrueis requis et soussigné.

L’an mil-cinq-cent-quatre-vingt-dix et le septième jour du mois de janvier après midi régnant souverain prince Henry par la grâce de Dieu roi de France et de Navarre, sachant tous présents et advenir que comme à l’honneur et gloire de Dieu mariage soit été traité et ce jour d’hui célébré par et entre Guilhaume Brudy fils légitime de Pierre Brudy du village d’Ielzas paroisse de la Parade diocèse de Mende d’une part, et honnête femme Anne Jorie fille légitime de feus Jehan Jory et Marguerite Pautarde et veuve à feu Pierre Perier dudit village d’Ielzas d’autre, et d’autant que nul mariage ne se fait sans constitution de dot, à cette cause établie en sa personne ladite Anne Jorie laquelle procédant de la licence conseil et exprès consentement de sieurs Anthoine Jory de la Caxe et Estienne Jory de Rieysse ses oncles paternels et de Pierre Jory son frère et autres ses parents y présents et licence et consentement lui donnant et octroyant, s’est donnée constituée et assignée en dot audit Guilhaume Brudy son mari présent et pour lui et leurs hoirs stipulant et acceptant une avec tous et chacun ses biens causes et droits tant meubles que immeubles présents et advenir où que lesdits biens soient ni en quoi que puissent consister avec leurs entrées issues droits honneurs charges libertés et facultés et avec les pactes et rétentions ci-après écrits et suivants, et premièrement que ledit Guilhaume Brudy sera tenu comme il a promis porter mettre et convertir ses biens et héritage de ladite Jorie la somme de cent écus or sol à soixante sols pièce laquelle somme de cent écus et toutes autres sommes que ledit Brudy portera mettra et convertira au bien et profit de ladite Jorie pour et advenant cas et lieu de restitution le rendre et restituer où et à qui de droit appartiendra et ce en trois annuelles solutions et payes égales à chacun jour et fête Saint Michel commençant lesdites payes dans l’an après l’an du dueilh et continuant jusque à fin de paye, item que advenant ledit prédécès le premier mourant desdits mariés a donné et donne au survivant dès à présent comme pour lors et alors pour maintenant la somme de dix écus or sol payable dans deux ans après le prédécès, a été pacté accordé entre lesdites que un des enfants descendant du présent mariage soit mâle ou femelle tel que sera choisi et plaira auxdits mariés par eux sera nommé et institué héritier universel de tous et chacun leurs biens présents et advenir sans en pouvoir nommé aucun autre et en cas que l’un desdits mariés mourrait premier que l’autre sans disposer veulent et entendent que celui qui demeurera survivant d’iceux puisse bailler jouir desdits biens sa vie durant sans … de personne à la charge toutefois que à la fin de ses jours ou quand bon lui semblera il rende ledit héritage à l’un des enfants descendant du présent mariage à tel que lui plaira comme dessus est dit et que les autres enfants de ladite Anne Jorie descendus de son premier mariage seront nourris vêtus chaussés et dotés suivant la faculté et puissance des biens, laquelle constitution ledit Brudy a accepter, et des biens dessus en douaire constitué ladite Jorie s’est démise dévêtue et dépouillée ledit Brudy en a investi par le bail de ma plume, ci a voulu et consenti que il en puisse et veuille prendre possession réelle actuelle et corporelle jusque laquelle prise s’est constituée la tenir en précaire, promettant lesdites parties respectivement tenir servir attendre complir ce dessus et les pactes susdits n’y contrevenir aucunement, et pour tout ce dessus faire attendre complir et n’y contrevenir lesdites parties l’une d’icelles envers l’autre et au contraire ont obligé et hypothéqué tous leurs biens meubles immeubles présents et advenir que ont soumis aux forces et rigueurs des cours royale et ordinaire de Mayrueis présidiale et conventions de Nymes ordinaire des parties et chacune d’icelles et ainsi l’ont promis et juré à Dieu et par vertu dudit instrument renoncé à toutes renonciations à ce requises et nécessaires même ladite Anne à tout droit fait et … en faveur des femmes, de quoi lesdites parties ont requis acte et instrument à moi notaire royal soussigné, fait et récité audit village d’Ielzas dans la maison de Guilhaume Saubert en présence dudit Saubert, Pierre Vallez d’Ielzas, Anthoine Vallez des Douzes, Pierre … de la Retournade, André Dumas, Jehan Roux du Bedos, Guilhaume Bodon bastier de Mayrueis, Jehan Jory dudit Mayrueis, maître Léonard Vidal prêtre de la Retournade signé avec ledit jory ne sachant les autres témoins ni les parties écrire et de moi Jehan Géli notaire royal dudit Mayrueis requis et soussigné.