Pierre et Catherine Lapeyre, habitants de Drigas

L’an mil-six-cent-soixante-huit et le trentième jour du mois de juillet après midi régnant très chrétien prince Louis par la grâce de Dieu roi de France et de Navarre par devant moi notaire royal et témoins sous écrits ont été faits passés et arrêtés les pactes de mariage Pierre Lapeyre maître maréchal fils de feu Jean et de Margueritte Bastide du lieu de Drigas paroisse d’Ure diocèse de Mende d’une part et honnête fille Catherine Lapeyre fille à feu Jean Lapeyre et de Thonnette Boulette dudit Drigas d’autre et ce sous les conditions ci-après écrites la première que procédant les futurs mariés ledit Lapeyre de l’avis d’André et Anthoine Lapeyres ses frères et ladite Catherine Lapeyre de celui de Jean et Pierre Lapeyres ses frères et de plusieurs leur autres parents et amis ici présents en qualité de témoins ci-après nommés lesquels futurs mariés ont promisse prendre et épouser l’un l’autre dans l’église catholique romaine à la première réquisition que par l’un d’eux en sera faite pourvu qu’aucun légitime empêchement n’y intervienne à peine de tous dépens dommages et intérêts en second lieu qu’en faveur et considération du présent mariage charges et supportation d’icelui ladite Lapeyre future épouse s’est donnée et constituée en faveur dudit Lapeyre son futur époux avec tous et chacun ses biens noms voix droits et actions meubles immeubles présents et avenir où qu’ils soient puissent être émouvoir et consister sans réservation pour d’iceux biens et droits ledit Lapeyre son futur époux en faire et disposer à l’avenir à ses plaisirs et volontés et qu’en les recevant des détenteurs ledit Lapeyre sera tenu reconnaître en faveur de la constituante ce qu’il se lèvera aura reçu et ce sur tous et chacun ses biens présents et avenir pour et advenant lieu de restitution le tout rendre à la future épouse ou à qui de droit appartiendra faisant à ces fins ledit Lapeyre son futur mari vrai maître et légitime procureur des susdits biens constitués et afin qu’en refus de payement il puisse contraindre les détenteurs de sesdits biens et droits par les voix et rigueurs de justice et le payement fait qu’il leur en fasse bonne et valable quittance lui donnant pour cet effet tous amples pouvoirs et de ne le révoquer avec le relever de ladite charge tant en principal que dépens sous les obligations bas écrites pour un dernier a été convenu entre les futurs mariés que venant à prédécéder l’un avant l’autre et si c’est par ledit Lapeyre a donné à ladite Lapeyre par prédécès et gain nuptial la somme de trente livres tournois et par même droit venant ladite Lapeyre à décéder avant ledit Lapeyre son futur mari a donné à icelui la somme de quinze livres payable au survivant des biens du prémourant dans l’an de celui qui décèdera le premier et pour ainsi tenir et tous ce dessus observer lesdites parties une chacune d’elles comme concerne en ont obligé tous et chacun leurs biens présents et avenir qu’ont soumis aux rigueurs des cours de leur ordinaire présidial et conventions royaux de Nismes et autres à ce nécessaires et ainsi l’ont promis et juré avec d’eux renonciation fait et récité audit Drigas maison des hoirs du feu sieur Dides marchand de Mayrueis présents maître Guilhaume Viala prêtre et curé d’Ure signé et Nadal Ruas dudit lieu illettré ensemble lesdites parties et moi Pierre Michel notaire royal du Bedos soussigné.