L’an mil-six-cent-quatre-vingt et le vingt-troisième jour du mois d’août avant midi, régnant très chrétien prince Louis par la grâce de Dieu roi de France et de Navarre, par devant moi notaire royal et témoins sous écrits, personnellement établie Margueritte Galle veuve de Jean Michel du village de Drigas paroisse d’Ure en Gévaudan, laquelle se trouvant indisposée de son corps gisant malade dans son lit et considérant que le jour du trépas est incertain, c’est pourquoi pendant qu’elle est dans ses bon sens mémoire et entendement, a voulu disposer de ses biens afin qu’après son décès n’y ait question ni débat parmi ses enfants et parents, et ce en la forme que s’ensuit, et premièrement s’est munie du signe de la croix en disant ‘in nomine patris et filii et espiritu sancti amen’, et après a recommandé son âme à Dieu le père tout puissant et l’a prié de lui recevoir son âme en son royaume céleste de paradis, élisant pour la sépulture de son corps de l’église paroissiale dudit Ure et tombeau de ses prédécesseurs, entendant que ses honneurs funèbres lui soient faites aux dépens de ses biens par son héritier ci-après nommé suivant la faculté et portée de ses biens, item a donné et légué à Antoine Michel son fils pour tous droits de légitime qu’il pourrait prétendre en ses biens que la testatrice a dit consister en la somme de trois-cent-soixante livres de sa dot reconnue sur les biens dudit feu Michel son mari en cas ladite entière somme se trouve reconnue, la somme de trente livres tournois qu’est un douzième de sa dot eu égard au nombre de quatre enfants ou filles que ladite testatrice a à elle survivants, ledit légat de trente livres payable audit Antoine quinze livres dans l’an de son décès et les quinze livres restantes dans une autre année suivante après, et moyennant ce veut et entend qu’il ne puisse autre chose prétendre ni demander en ses biens, plus a donné et légué à Françoise Michelle femme à Jean Boulet bastier du présent lieu de Drigas la somme de trois livres et c’est outre et par-dessus la cotte de légitime maternelle que ledit feu Michel son mari avait fait tant de son chef que de celui de ladite testatrice à ladite Françoise Michelle leur fille dans son contrat de mariage passé avec ledit Boulet reçu par nous dit notaire sous sa date, ledit légat de trois livres payable dans un an après son décès, de même a donné et légué par même droit que dessus à Margueritte Michelle son autre fille femme de feu Guilhaume Avesque dudit Drigas pareille somme de trois livres tournois outre et par-dessus ce que lui fut constitué dans son contrat de mariage et dudit Avesque aussi reçu par moi dit notaire, ledit légat de trois livres payable comme le précédent, pour un dernier a donné et légué à tous ses parents prétendant droit en ses biens la somme de cinq sols entre tous payable par une seule fois, et d’autant que l’institution d’héritier est le chef et fondement de tout testament, à cette cause ladite Galle testatrice en tous et chacun ses autres biens desquels elle n’a ci-dessus disposés, a fait et de sa propre bouche nommé son héritier universel et général savoir est Jean Michel son fils aîné et donataire dudit feu Michel son mari par les mains duquel elle veut et entend les dits légats être payés et acquittés, et c’est son dernier testament et disposition de dernière volonté nuncupatif que veut qui vaille par droit de testament codicille donation en cas de mort et par tout autre droit que mieux pourra valoir, cassant et révoquant tous autres testaments donations et dispositions de biens qui se pourraient trouver par elle ci-devant faits et ce par le moyen de ce seul testament qu’elle entend que demeure ferme et valable en tous ses points, priant et requérant au surplus les témoins qui sont ici présents qu’elle a très biens reconnus en vouloir être mémoratifs et à moi dit notaire de lui en retenir acte pour en faire un expédié à sondit héritier légitimaire ce que lui a été concédé, fait et récité audit Drigas maison dudit feu Michel, présents maître Pierre Boulet marchand dudit Drigas signé, Louis Causse, Henri Michel, Jean Flavier, Antoine Cartairade, Pierre Michel et autre Pierre Michel travailleurs dudit Drigas ne sachant signer ni ladite Galle testatrice et moi Pierre Michel notaire royal du lieu du Bedos requis et soussigné.