François est né à Séverac le Château le 28 juillet 1578. Il a été baptisé le 3 aout suivant. Son parrain était noble François d'Hugonnet, seigneur d'Engayresques, certainement son oncle ou son grand-père maternel. Il est le fils de Jean VILLARET, notaire royal de Séverac, sieur de la Calsade, et de Isabeau d'HUGONNET.
Ce fut en son temps un homme remarquable, non seulement par ses connaissances juridiques ; puisque la baronne d'Arpajon n'hésita pas à l'envoyer à Paris, alors qu'il avait 26 ans à peine, pour régler une importante affaire de succession qu'elle avait perdante devant le Conseil du Roi ; mais aussi par ses qualités d'homme privé, la piété, la probité, la régularité dans le travail, l'esprit d'économie, le culte de la famille, vertus dont on retrouve la trace à chacune des lignes de son manuscrit. S'il ne fut point le grand homme de sa famille, il fut le principal artisan de la fortune des Villaret de la Calsade, au XVIIe siècle.
A l'âge de 19 ans son père l'envoya à Toulouse « estudier en loys » et « j'y demeures troys ans sans en bouger, nous dit-il, a rayson a cinq escus le moys que monterent cent quatre vingtz escus que je despandis aud Tholoze ». Son père lui ayant envoyé la somme « de cent escus » pour prendre ses « degrés de docteur » il se fit recevoir le 24 novembre 1600. L'année suivante il fut reçu avocat « en la cour du sénéchal et présidial du Rouergue séant à Villefranche ...
Je demeurai aud Villefranche, ajoute-t-il, 18 moys au plus pour m'exercer et pratiquer, pendant lequel temps je plaidis en apparat troys ou quatre foys ». Le 9 juin 1603, la baronne d'Arpajon et son fils lui donnèrent « la lieutenance générale de l'entière baronie de Sévérac ». Il exerça cette charge jusqu'au 19 août 1651, époque à laquelle le duc d'Arpajon « m'envoya dire par un de ses gens, écrit-il, de l'allé treuvé au chasteau ce que je fys et y estant led. seigneur me dit en fort bonne compaignie comme il cestoit résoleu de reglé la justice de son duché d'Arpaion et marquisat de Sévérac et y establir les officiers nécessaires et parce qu'il sçavoit que j'avois dignement occupé la charge de Lieutenant dud duché et marquisat l'espace de quarante huict ans à son contentement de son feu père et de ses subjects. Il me vouloit honorer de l'office de juge de son duché et marquisat et de faict me bailha de sa propre main les provisions qu'il m'avoit a ses fins faictes expédié à M. de Barthelemy son viguier... et luy mesme en ma présence les voulut seler de ses armoyries de quoy je feus grandement surprins... » La faveur des d'Arpajon lui avait aussi valu la justice de la baronie de Calmont qu'il garda sept ou huit ans « à leur contentement et de leurs subjectz, y ayant été faictes pendant ce temps de belles procédures un parricide exécuté à mort, et un faussere envoyé aux galères perpétuelles ». Mais comme pour exercer cette charge il lui fallait " demeurer la plus grande part du temps par les chemins, oultre, ajoute-t-il, ce que je perdois plus de mon estat de lieutenant de ceste baronie que je ne gaignais en l'autre en lallant exercer » il la vendit avec le consentement de la baronne d'Arpajon, en 1614, à un avocat de Villefranche, moyennant la somme de 700 livres.
Il est décédé le 18 janvier 1652 et a été enterré en la chapelle de l'Eglise Saint-Sauveur de Séverac. Je ne trouve pas son acte de décès mais son fils ainé Jean dit à propos des funérailles de son père :
« Monsieur François de Villaret sieur de la Casalde, juge de Séverac, mon père, ayant vescu en ce monde l'espace de 74 ans avec toute la réputation qun homme de bien peut désirer, après avoir faict le debvoir d'un bon chrestien et disposé des biens qu'il avoit acquis avec honneur et travail par un testament mutuel avec Mademoiselle Rose de Juéry ma chère mère et en ma faveur, rendit l'ame à Dieu le 18 janvier 1652 environ les six ou sept heures du matin. Sa volonté feut ponctuellement exécutée en ce qu'il avoit ordonné pour ses honneurs funèbres et son corps enterré en la chapelle de l'esglise Saint-Sauveur de Séverac. M. Melac, recteur de Saint Dalmazi, qui durant sa maladie avoit eu soing de sa conscience, voulut donner un sermon à la méloire du deffunct et dict de lui sur la chaire de vérité quung anachorete dans le desert ne pouvoit pas faire une plus belle mort et le dit avec d'autant plus d'asseurance quil en avoit esté tesmoin, l'ayant assisté et exhorté jusqu'au dernier soupir. Aussi est-il vray que jamais homme ne souffrit son mal si patiement ni ne mourut si devotement et si resigné en la volonté de Dieu quil implorait avec une ardeur sans exemple et avec des paroles toutes pleines de l'amour qu'il avoit pour lui. »