Les conditions de travail n'étaient pas faciles. En 1908, un rapport sur le travail de nuit des enfants, pointe du doigt la verrerie Aupècle. Les enfants étaient utilisés comme porteurs de bouteilles.
La Verrerie Aupècle, à Chalon-sur-Saône, possède 2 fours à bassin, de 8 ouvreaux chacun, et occupe 200 ouvriers dont 54 enfants (1). Dans une verrerie fabriquant la bouteille ordinaire, il ne faut, pour chaque four de fusion, que deux ou trois arches à recuire. A la verrerie de M. Aupècle, où la bouteille est traitée à la façon champenoise, c'est-à-dire d'après un procédé de recuisson qui est propre aux bouteilles pour vins de Champagne, il faut une arche à recuire pour chaque ouvreau du four à bassin. Il y a donc 16 arches, les deux fours ayant 16 ouvreaux. Ce procédé de fabrication a pour fâcheuse conséquence de ne point permettre l'emploi du transporteur mécanique, du moins tel qu'il est jusqu'ici construit.
En fait, le transporteur n'est employé, ni dans la verrerie de M. Aupècle, ni dans aucune verrerie à bouteilles champenoises. Jusqu'à ce qu'un ingénieux inventeur ait résolu le problème, les porteurs de bouteilles seront indispensables et, dans ces verreries, nous ne pouvons pas compter sur l'appareil mécanique pour permettre la suppression du travail de nuit des porteurs. Est-il possible de vaincre la difficulté ?
(1) Nous avons visité cette verrerie sur la proposition de M. Bastian, inspecteur du travail, qui nous a lui-même présenté à M. Aupècle. Il nous a, en outre, fourni de très utiles renseignements sur les verreries situées dans sa section.