Un arbre en Lozère ... et ailleurs

Semaine 9 : Cinq mariages ... et un enterrement

Le 27/02/2022 0

Dans Les Bourguignons

En pleine recherche sur mes lointains ancêtres côté maternel, je suis tombée sur un phénomène curieux : CINQ mariages entre frères et soeurs de deux familles. Cette histoire se passe début 18ème siècle, en Bresse louhannaise, dans les environs de Varennes Saint-Sauveur...

Les familles en cause

La famille Goux du hameau de Armont

Claude GOUX (1660-1721) est mon sosa 464. Laboureur né à Armont de parents déjà implantés dans ce hameau, il se marie en 1689 avec Clauda PUTIN dit BELFILS, fille originaire du hameau de Villars-Putet, même paroisse. Il décède en 1721 après avoir testé en faveur de ses enfants survivants. Le couple a eu 11 enfants, Six seulement sont arrivés à l'âge adulte : 4 garçons et 2 filles. Les garçons se sont tous établis à Armont, et leur descendance est restée dans la ferme familiale qui devait être une ferme traditionnelle bressane comme celle ci-dessous.

Ferme et four (©la grange rouge)Les archives de Dommartin regorgent de "Goux", il est très difficile de les distinguer lorsque les actes ne nont pas filiatifs. Et s'il on a la curiosité de regarder sur les pages blanches, on trouve encore cette famille présente sur la commune, au lieudit de ... Armont.

La famille Jannet du Moulin des Reisses

Benoit JANNET dit le Vieux (1674-1733) était meunier aux Reisses. Il est mon sosa 466. Son père était meunier au même lieu. Benoit s'était marié en 1695 avec Clauda BRAMAS, également de Dommartin. Ils ont eu 10 enfants, 9 survivants (4 filles et 5 garçons). Voici une photo du Moulin trouvée sur le site de la commune de Dommartin.

Moulin des Reisses

Parmi les garçons, seul son fils Benoit, surnommé le Jeune, est resté meunier au Reisses. Les autres ont essaimé dans la région, la plupart du temps qualifiés de laboureurs.

Les mariages

En l'espace de huit années, cinq enfants GOUX ont épousé cinq enfants JANNET. Les filles Jannet ont intégré la communauté des Goux à Armont. Par contre, les filles Goux mariés Jannet ne sont pas forcément restées au Moulin, mais se sont installés dans les hameaux alentours. Les contrats retrouvés pour trois de ces mariages sont exactement conçus en les mêmes termes. Voici un extrait de celui de mes ancêtres, Claude Antoine Goux (1700-1760) et Charlotte Jannet (1708-1761) :

22 janvier 1724 :    Contrat de mariage - Étude de Me Philibert Maistre - Cuiseaux


Au nom de dieu à tous soit manifeste que ce jourd'hui vingt deuxième jour du mois de janvier mille sept cent vingt quatre après midy au lieu de Dommartin et par devant Philibert Maistre notaire royal sont comparu en leurs personnes Claude Antoine fils de feu Claude Goux vivant laboureur à Armont paroisse de Dommartin et de Claudine Putin ses père et mère d'une part ; et Charlotte fille de Benoit Jannet meunier audit lieu des Reysses et de Claudine Bramat ses père et mère d'autre part, lesquelles parties des avis autorité et consentement savoir ladit Goux de ladite Putin sa mère de Laurent Goux son frère de Joseph Putin son oncle maternel et ladite Jannet de ses père et mère de Louise Bard sa grand mère de Claude Jannet son oncle [...]
En faveur duquel futur mariage ledit futur époux s'est fait bon et riche de tous et un chacun des biens à lui échus par le décès dudit Goux son père et en même faveur de mariage ladite Putin mère dudit futur époux lui a donné et constitué en dot de mariage telle part et portion de ses biens présents et à venir qu'à l'un de ses autres enfants qu'elle constitue ses héritiers à partager seulement après sa mort. Et en même faveur de mariage ledit Benoit Jannet et avec lui et de son autorité ladite Bramat sa femme ont donné et constitué en dot de mariage à la future épouse la somme de cent cinquante livres payable la moitié un an après la consommation du présent mariage et l'autre moitié un an après le premier paiement sans interêts et en outre les constituants donnent à ladite future épouse une vache de la valeur de vingt livres et vingt aunes de toile de ménage de plus donnent et constituent en même faveur de mariage à ladite future épouse la somme de cinquante livres qui lui sera payée par leurs héritiers un an après la mort des constituants sans interêts, plus s'est fait bonne et riche ladite future épouse de son coffre de bois de chêne ferré fermant à clé et de ses linges et hardes servant à sa personne estimés à la somme de soixante livres [...]

Et l'enterrement ? J'avoue que c'était pour le titre de l'article !

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