Un arbre en Lozère ... et ailleurs

Ninh Bînh

Le 16/11/2024 0

Dans Les Bourguignons

Ninh Bình est une ville du nord du Việt Nam située dans la province portant le même nom à 93 km au sud de Hanoi.
C'est là qu'est décédé le 10 juin 1886 à l'âge de 24 ans, une de mes collatéraux, Jean-Marie BOULISSET.

Nous sommes à la fin du 19ème siècle, en pleine expansion coloniale.

L'expédition du Tonkin est une suite d'opérations militaires françaises opérées sous la Troisième République entre 1883 et 1886, menée par le Corps expéditionnaire du Tonkin, afin de poursuivre l'expansion coloniale en Asie du Sud-Est et de mettre un terme aux attaques chinoises ; elle constitue un élément du conflit avec la Chine.

À la naissance de la Troisième république, la France possède déjà en Indochine, par le traité de 1862, trois provinces du sud de l'actuel Viêt Nam qui forment la Cochinchine française, et bénéficie également de l’ouverture au commerce français de trois ports en Annam (actuel Viêt Nam). Les aspirations de la république dans la région sont poussées par les marchands qui cherchent des débouchés en Extrême-Orient, et de ceux qui rêvent de concurrencer l'Empire britannique, présent aux Indes, grâce au Mékong qui ouvrirait le Laos, la Birmanie, la Chine au commerce français. Les aspirations françaises sur le Mékong, déçues de l’exploration du fleuve par l'expédition géographique de Francis Garnier et d'Ernest Doudart de Lagrée en 1866-1868, se reportent sur le Fleuve Rouge au Tonkin, qui ouvre un débouché commercial sur la Chine.

En 1883, réagissant aux hostilités entretenues par les Chinois et leurs auxiliaires les Pavillons noirs et désireux d'ouvrir une fois pour toutes la route du Tonkin, les Français entament l'expédition sous l'impulsion du chef du gouvernement de l'époque, Jules Ferry. L'entreprise comporte des difficultés et provoque en mars 1885 une crise politique avec pour conséquence la chute du cabinet Ferry, attaqué par la droite monarchiste et l'extrême-gauche radicale, Clemenceau en tête. L'expédition s'achève cependant par la mise définitive sous tutelle du gouvernement impérial annamite et par le retrait des Chinois, qui renoncent à leur suzeraineté sur l'Annam. L'Indochine française est officiellement fondée deux ans plus tard.

Article Expédition du Tonkin de Wikipédia en français (auteurs)

Carte du Tonkin en 1888

Clic sur la carte pour la visionner sur gallica.

Jean-Marie Boulisset

Jean-Marie est l'arrière-petit-fils de mon sosa 192, Jacques BOLUSSET. Ce nom de famille, qui est arrivé tel quel jusqu'à mon grand-père, s'est transformé en "BOULISSET" pour cette branche collatérale.

Il provenait d'une famille de journaliers de Saint-Eusèbe et du second mariage de Pierre BOULISSET avec Claudine VILLENEUVE. Cette famille semblait être assez pauvre, elle a compté jusqu'à 10 enfants, dont au moins 4 décédés en bas-âge, et aucun des survivants ne savaient lire ni écrire.

Jean-Marie, né le 14 février 1862, était le n°7/10. Recensé l'année de ses 20 ans, il part le 5 décembre 1883 pour le 124ème de ligne, puis passe au 111ème RI début avril 1885. Il embarque pour le Tonkin le 17 avril 1885 et là-bas, passe au 1er Régiment de Zouaves comme 2ème classe un mois avant son décès. Il est mort du choléra à Ninh Binh le 10 juin 1886.

Détail horrible : son acte de décès ne fut enregistré dans les registres de sa commune que 14 ans plus tard, en janvier 1900. 

Acte de décès de Jean-Marie

L'an mil neuf cent, le sept janvier à midi, Nous, François Beugras, maire et officier de l'état civil de la commune de Saint Eusèbe, canton de Mont Saint-Vincent, arrondissement de Chalon sur Saône (Saône et Loire) avons transcrit l'acte dont la teneur suit : "Nous soussigné Gazounaud Mignon Martial, officier d'administration adjoint de deuxième classe, comptable remplissant les fonctions d'officier de l'état civil, certifions qu'il résulte du registre des tinel à l'inscription des actes de l'état civil fait aux armées, que le nommé Boulisset Jean Marie soldat de deuxième classe au premier régiment de zouaves, premier bataillon deuxième compagnie, né le 14 février 1862 à Saint-Eusèbe, canton de Mont-Saint-Vincent (Saône et Loire), signalé aux registres matricules sous le numéro 5126, fils de Pierre et de feue Villeneuve Claudine, domicilié à Saint-Eusèbe (Saône et Loire), est décédé à l'ambulance de Ninh Bînh le 10 juin 1886 à onze heures et demie du matin, par suite de diarrhée tropicale chri=onique et choléra, d'après la déclaration à nous faite le même jour par les trois témoins mâles et majeurs voulus par la loi, lesquels ont signé au registre avec nous. A Nam Dinh le 13 juin 1886. Signés Gazounaud. Nous sous intendant militaire, chargé de la surveillance administrative de ladite formation sanitaire, certifions que la signature ci-dessus est réellement gazounaud et que foi doit y être ajoutée. A Nam Dinh le 13 juin 1886. Signé Chaumont. En foi de quoi le présent certificat a été délivré pour servir et valoir ce que de raison. Fait à Paris le 31 décembre 1899. Signé illisible. Dont copie conforme.

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