Un arbre en Lozère ... et ailleurs

Semaine 6 : Jacques Bolusset, un "pépère" du 63e R.I.T.

Le 06/02/2022 0

Dans Les Bourguignons

Cette semaine, je vais vous parler de Jacques Bolusset. Il est le frère de mon arrière-grand-père maternel, Denis. Tout part d'une carte postale retrouvée dans les vieux papiers de ma grand-mère, écrite pendant la Grande Guerre, où Jacques, mobilisé et en casernement à Besançon, donne de ses nouvelles à ses frères et soeurs ...

Tout d'abord, resituons Jacques à la déclaration de guerre

En aout 1914, Jacques, marié avec Marguerite Dumont depuis 1906, a déjà 37 ans. Ses trois enfants sont nés. La famille tient une ferme à la Chassagne, à Blanzy. La photo ci-contre date d'après guerre, mais on reconnait bien Jacques assis au centre, ainsi que sa femme sur sa gauche.

Selon les détails de sa fiche matricule, Jacques a été affecté au 63ème RIT, 4ème compagnie et arrive à Besançon le 9 aout 1914. Il en part avec le régiment le 7 février 1915 et arrive à la troisième armée le lendemain. C'est peut être de ce départ dont il parle dans la carte (non datée) dont il est question.
Le texte, très abimé, est reproduit ci-dessous.

Les "pépères" du 63ème RIT

Jacques, né en 1877, faisait partie de la classe 1897. Les territoriaux, qui, d'après la loi constitutive de l'armée, étaient les hommes âgés de 35 à 41 ans, ont servi à renforcer et souvent refaire les régiments actifs ou de réserve. Les « pépères », comme on les surnommait, étaient partout mêlés à la jeunesse ; les derniers territoriaux appartenaient aux classes 1894 et plus anciennes. Un document retrouvé sur Gallica et mis à disposition ci-dessous permet de retracer les tribulations de ce régiment pendant la guerre. 

Le 63ème RIT a pris part à la plupart des grandes batailles et a connu de lourdes pertes, il fut dissout le 12 aout 1918 à Toul. Voici le texte des adieux du Colonel Arthuis lors de sa dissolution :
« Ah ! depuis le commencement de cette guerre affreuse, vous avez fait magnifiquement votre devoir et partout : en Argonne (2 fois), en Champagne (2 fois), sous Verdun (2 fois : rive droite, rive gauche, et dans des moments solennels), dans la Somme, dans l'Aisne, au moment des plus rudes combats, en lorraine (2 fois ; est et nord). Gloire à vous, mes chers amis. C'était pour la France, c'était beau. Dernier colonel du 63e territorial, c'est avec une profonde émotion que je vous quitte, vous, mes zélés collaborateurs qui, pendant plus de deux ans et demi, m'avez donné les plus douces satisfactions par votre bon esprit, votre entrain, votre courage. Je pars fier, heureux d'avoir commandé mon beau 63e territorial. Vous restez, vous, pour faire votre devoir jusqu'au bout. Vous maintiendrez haut et ferme les belles traditions du régiment, j'y compte. Et je serai toujours ravi d'apprendre vos beaux gestes. Je vous serre à tous bien affectueusement la main. Adieu, mes braves ! Vive la France ! »

Le 63e régiment territorial pendant la campagne de 1914-1918 (Gallica)

Et Jacques ?

Jacques n'est pas resté au 63ème RIT jusqu'au bout. A partir du 22 juin 1917, il a été affecté au 161ème RI qui a pris part lui aussi, aux grandes batailles citées plus haut. Il est cité à l'ordre du régiment le 12 février 1919 : "Bon soldat. Très long séjour au front où il a toujours accompli son devoir avec beaucoup de courage et de dévouement. Croix de guerre étoile de bronze." 

Il s'est éteint le 13 janvier 1967 à l'âge de 89 ans, entouré de ses enfants, ses petit-enfants et ses arrières petits-enfants.

Jacques bolusset

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