Jacques, né en 1877, faisait partie de la classe 1897. Les territoriaux, qui, d'après la loi constitutive de l'armée, étaient les hommes âgés de 35 à 41 ans, ont servi à renforcer et souvent refaire les régiments actifs ou de réserve. Les « pépères », comme on les surnommait, étaient partout mêlés à la jeunesse ; les derniers territoriaux appartenaient aux classes 1894 et plus anciennes. Un document retrouvé sur Gallica et mis à disposition ci-dessous permet de retracer les tribulations de ce régiment pendant la guerre.
Le 63ème RIT a pris part à la plupart des grandes batailles et a connu de lourdes pertes, il fut dissout le 12 aout 1918 à Toul. Voici le texte des adieux du Colonel Arthuis lors de sa dissolution :
« Ah ! depuis le commencement de cette guerre affreuse, vous avez fait magnifiquement votre devoir et partout : en Argonne (2 fois), en Champagne (2 fois), sous Verdun (2 fois : rive droite, rive gauche, et dans des moments solennels), dans la Somme, dans l'Aisne, au moment des plus rudes combats, en lorraine (2 fois ; est et nord). Gloire à vous, mes chers amis. C'était pour la France, c'était beau. Dernier colonel du 63e territorial, c'est avec une profonde émotion que je vous quitte, vous, mes zélés collaborateurs qui, pendant plus de deux ans et demi, m'avez donné les plus douces satisfactions par votre bon esprit, votre entrain, votre courage. Je pars fier, heureux d'avoir commandé mon beau 63e territorial. Vous restez, vous, pour faire votre devoir jusqu'au bout. Vous maintiendrez haut et ferme les belles traditions du régiment, j'y compte. Et je serai toujours ravi d'apprendre vos beaux gestes. Je vous serre à tous bien affectueusement la main. Adieu, mes braves ! Vive la France ! »