Un arbre en Lozère ... et ailleurs

Blida

Le 02/11/2024 3

Dans Les Bourguignons

Le lieu Blida intervient deux fois dans mon arbre. Deux collatéraux de mes ancêtres y sont décédés dans les années 1860.
Jean NOÉ, collatéral du côté bourguignon et Appolonie BIAU, du côté lozérien. 

Je n'ai pas trouvé grand-chose sur Blida. Je me contenterai d'un résumé de l'article Wikipedia qui lui est consacré.

Le mot Blida vient de l'arabe classique boulayda qui signifie petite ville ou petite contrée, Il devient en arabe dialectal Blida, ce terme est employé durant la colonisation française. La ville est également surnommée Ourida (petite rose).
La ville est située à 47 km au sud-ouest d'Alger, et à 26 km au nord-est de Médéa, sur la bordure Sud de la plaine de la Mitidja à 22 km de la mer.

La ville de Blida est fondée au 16ème siècle par le marabout: Sidi Ahmed el Kabir avec la participation de musulmans andalous qui s'installent à Ourida (premier nom de Blida) et transforment alors les terres incultivables en vergers grâce aux plantations d'orangers et l'art de l’irrigation. Ils apportent également à la région, l'art de la broderie sur cuir.
Sous la domination ottomane, Blida faisait partie du Dar Es-Soltane, et était gouverné par un hakim. La ville s'agrandit, elle devient un lieu de repos et de prédilection des souverains turcs d'Alger. Sa population étaient composée des descendants des Andalous, de Maures, de Juifs et de Mozabites.
Après l’occupation d’Alger, Blida resta quelque temps indépendante sous l’administration de ses hakims. Les troupes françaises contrôlèrent Blida en 1839, neuf ans après le début de la conquête de l'Algérie en 1830 et après de nombreuses tentatives d'occupation. Ils bâtissent de grandes casernes militaires, Blida devenant ainsi une ville garnison de l’armée française pendant toute la durée de la colonisation française.
Détruite par le séisme de 1825, Blida est reconstruite par les Français selon un plan d'urbanisation hippodamien moderne (rues à angle droit et maisons basses). Aux portes de la ville, trois villages de colonisation sont créés : Joinville et Montpensier en 1843 et Dalmatie en 1844. En 1848, elle est érigée en municipalité. Sa population est de 20 702 habitants en 1884.

 Contenu soumis à la licence CC-BY-SA 4.0. Source : Article Blida de Wikipédia en français (auteurs)

 



La ville de Blida

Qui était Jean Noé ?

Jean Noé était le fils de mes sosas 106 et 107, Joseph NOÉ et Catherine ALAMAGNY. Né dans la belle ville de Cluny, en Saône et Loire , en 1821, il était marié depuis 1847 avec Antoinette PRUDON, domestique. Ils sont partis pour l'Algérie assez rapidement après leur mariage, puisque leur premier enfant, Jean-Marie, nait en 1849 à Boufarik.

Qui était Appolonie Biau ?

Appolonie Agathe, surnommée Pauline, née à Saint-Pierre des Tripiers sur le Causse Méjean en 1839, était la fille de Jean BIAU et Rosalie JAQUES, couple de cultivateurs vivant aux Bastides. Je suis "tombée" sur elle en faisant l'arbre d'une de mes cousines. Elle est partie très jeune en Algérie, puisqu'elle n'avait que 20 ans lors de sa mort à Blida, en 1860. Elle y était domestique.

Qui partait en Algérie au 19ème siècle ?

Gouvernement général de l'Algérie. Colonisation. Peuplement de nouveaux villages. Concessions de terres (...) conditions et formalités à remplir pour obtenir une concession (...) © ANOM

C’est à partir de l’ouverture d’une colonisation officielle (19 septembre 1848) que l’Algérie voit arriver en nombre des colons français, attirés par la promesse d’une vie meilleure, où l’État leur garantit une maison, des instruments, du bétail et la protection de l’armée pendant trois ans, sur une terre encore largement marquée par les affrontements armés avec les « indigènes ». Dans un deuxième temps, l’État ouvre la colonisation aux Européens non français, dans des villages ou centres de colonisation.

À ces colons européens, s’ajoute tout le personnel français d’encadrement de la colonie (militaires, médecins de colonisation, administratifs, etc.). Les archives concernant ces personnels devraient permettre de renseigner les trajectoires et les modalités de construction d’une élite coloniale. De la même façon, l’étude des concessions permet de distinguer ces « gros colons », parmi lesquels, en 1957, Germaine Tillion estimait 300 familles de très riches et une dizaine d’excessivement riches. Quelques parcours sont étonnants. C’est le cas de B. d’Angomer (Ariège), arrivé en Algérie en 1872 avec mille francs, qui obtient, à Tizi-Ouzou, une concession de 21 hectares : lors de l’enquête de 1907, il possède cette fois 150 hectares et une fortune estimée à 150 000 francs.

Si la majorité des migrants vers l’Algérie est masculine, en particulier au xixe siècle, la migration féminine doit être interrogée de la même manière que les femmes vivent en famille ou qu’elles soient seules. Les listes de concessions octroyées indiquent nombre de veuves et quelques femmes célibataires. 

Article : Les Européens en Algérie (1830-1962)

Quelles traces puis-je retrouver de mes deux héros ?

Pour la petite Appolonie, qui n'avait que 20 ans, je n'ai trouvé que son acte de décès. Il est rédigé en ces termes :

Du sixième jour du mois de Mai l'an mil huit cent soixante, à huit heures du matin. Acte de décès de la nommée Biau Pauline, décédée à l'lôpital militaire de Blidah ce jourd'hui à une heure du matin domestique âgée de vingt ans, née à ... demeurant à Boni Mered, annexe de Blidah, fille de Biau Jean et de feue Jacques Rosalie, célibataire (sans qu'il nous ait été possible de nous procurer d'autres renseignements)
Sur la déclaration faite à nous par les sieurs Pèbe Jacques, sergent infirmier major, âgé de trente six ans ; et Bordier Etienne, infirmier militaire de deuxième classe âgé de trente ans, tous deux attachés en leur qualité à l'hôpital militaire de cette ville, y demeurant, non parents de la défunte. [...]

Tout cela est bien triste, et si je n'avais pas auparavant trouvé la retranscription de son acte de décès dans celle de sa commune natale, je ne serais jamais allée la chercher sur Anom. Elle semble être partie toute seule, certainement avec une famille dont elle faisait partie des gens de maison. Je n'ai trouvé aucun de ses frères mentionnés sur Anom, et, s'ils y étaient tout de même, son acte de décès aurait été mieux renseigné ...

Et Jean ?

Notre Jean et sa femme, arrivés vers 1849, vivaient à Boufarik. Trois enfants y sont nés : Jean-Marie (1849-1933), qui resta en Algérie et fut briquetier, cantonnier, agriculteur ; Alexis Augustin (1851-1923), resté également outre-mer. La petite dernière, Nathalie Pauline, née en 1852, n'a vécu que trois jours. L'accouchement a provoqué la mort de la maman Antoinette.

J'ai trouvé également l'acte de décès de Jean, mort en 1865 au même endroit qu'Appolonie. Son acte de décès n'est guère plus explicite :

Du troisième jour du mois de juin, l'an mil huit cent soixante cinq à deux heures et demie du soir. Acte de décès du nommé Noël Jean, décédé à l'hôpital militaire de Blidah, hier à deux heures du soir, cultivateur domicilié à Oued el Aleny (Alger), âgé de cinquante trois ans, né à Donzi le Royal (Saône et Loire), fils de feu Jean et de Inconnue (sans autres renseignements)
Sur déclaration à nous faite par les sieurs Ernauld Henri sergent infirmier âgé de trente six ans et Merizan Firmin Caporal infirmier âgé de vingt ans, tous deux détachés en leur qualité au susdit hôpital, y demeurant, non parent du défunt. [...]

 

C'est ainsi que mes deux héros, originaires de deux contrées bien éloignées, sont décédés tous les deux bien loin de chez eux ... et ont inspiré cet article !

Hopital blida

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Commentaires

  • Stéphane

    1 Stéphane Le 08/11/2024

    L'attrait d'une vie meilleure, espérons que cela a été un peu le cas
  • Nadège Cresson

    2 Nadège Cresson Le 02/11/2024

    Pour un dossier client, je suis en plein dans l'Algérie. Donc pas trop perdue en lisant votre article. Très intéressant.
    Certains collatéraux de mes ancêtres ont aussi été en Algérie, à Alger. Ils travaillaient pour les Ponts et Chaussées.
    Bon challenge!
  • Vero de Mortillet

    3 Vero de Mortillet Le 02/11/2024

    C’est toujours intéressant de trouver des collatéraux « expatriés » mais souvent difficile de creuser leur parcours. Bon challenge à vous.

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