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T comme Augustin TRÉBUCHON, le dernier mort de la Grande Guerre

Le 23/11/2022 0

Dans La Lozère

Il était impossible d'aborder la lettre T sans parler d'Augustin TRÉBUCHON, devenu célèbre comme étant le dernier mort de la Grande Guerre. Quantités d'articles, de documents, de vidéos retracent sa vie et son parcours militaire, il n'était donc pas bien difficile pour moi de m'en inspirer, bien que le coin de Lozère où il a vécu ne me soit pas familier. Le plus compliqué a été de remonter son ascendance, en recherchant les actes de naissance, mariages et décès dans des communes et paroisses inhabituelles pour moi. 

Voici donc l'histoire d'Augustin, décédé le 11 novembre 1918, 10 minutes avant la fin de la guerre.

Trebuchon Augustin

 

Augustin Joseph Louis Victorin TRÉBUCHON est né à Montchabrier, hameau du Malzieu-Forrain, le 30 mai 1878. Il a deux soeurs plus âgées, Marie-Marguerite et Marie-Louise. Ses parents se nommaient Jean-Baptiste Trébuchon et Cécile Louise Rosalie Vissac. Sa mère accouche encore de deux garçons, Pierre Victor et Auguste, et meurt en 1883 le jour de la naissance du dernier. Augustin a 5 ans. Son père se remarie en 1889 avec Françoise Bouzerand mais décède en 1892. A l'âge de 14 ans, Augustin est orphelin de père et mère. 

 

Faisant partie de la classe 1898 (l'année de ses vingt ans), il est tiré au sort pour faire son service militaire parmi les jeunes du canton de Malzieu. Malgré le fait qu'il soit l'aîné d'une fratrie d'orphelins, il est incorporé le 14 novembre 1899 comme soldat de 2e classe au 142ème régiment d'infanterie, caserné à Mende, jusqu'au 23 septembre 1900. De 1900 à 1914, il occupe l'activité de berger à Saint-Privat-du-Fau en Lozère, restant d'abord en disponibilité de l'armée active, passant réserviste en septembre 1902, puis dans la territoriale en septembre 1912. Il accomplit ses périodes d'exercices, d'abord en mars-avril 1905 et en mai 1909 au 142ème RI, puis du 2 au 10 juin 1914 au 123ème régiment territorial d'infanterie.

Dans le cadre de la mobilisation française de 1914, il est rappelé dès le 4 août 1914 à la caserne de Mende, toujours au 123ème régiment d'infanterie territoriale, puis il est versé en renfort, malgré son âge, dans le 111ème régiment d'infanterie le 22 septembre 1914. Il passe ensuite au 36ème RI le 8 juin 1915, puis le 74ème RI le 14 juin, le 288ème régiment d'infanterie territoriale le 15 janvier 1916 et enfin le 415ème RI le 3 août 1917. Il devient soldat de 1ère classe le 18 septembre 1918.

Sa fiche matricule
Sa fiche MPLF
Sa généalogie dans Familles de Lozère

Tué le 11 novembre 1918

En 1918, à 40 ans, Augustin est un homme d’expérience, qui a usé ses brodequins sur les pires champs de bataille : la Somme, la Marne, Verdun, le Chemin des Dames… Il n’a été blessé que deux fois en quatre ans. Récemment élevé au rang de première classe, il fait partie de ces miraculés encore en vie qui se sont engagés en 1914. Pour ses supérieurs, c’est un "bon soldat ayant toujours accompli son devoir (...) d’un calme remarquable donnant à ses jeunes camarades le plus bel exemple avec une brillante attitude au cours des combats du 15 au 18 juillet 1918."

Il est, en novembre 1918, soldat de 1re classe avec fonction d'estafette au sein de la 9e compagnie du 415ème régiment de la 163ème division d'infanterie. Le 8 novembre, cette division française atteint la Meuse, entre les localités de Charleville-Mézières et Sedan (sans s'aventurer dans ces villes). Le soir venu, les ordres de son corps d'armée sont de maintenir le contact avec les troupes allemandes et de franchir la vallée. Les régiments d'infanterie de la division doivent improviser le franchissement du fleuve en crue, pendant la nuit du 9 au 10, le 142ème RI à Nouvion-sur-Meuse et le 415ème à Vrigne-Meuse, profitant du brouillard. Seul le 415ème réussit, bénéficiant des restes du barrage de Dom-le-Mesnil, mais se retrouve bloqué et isolé sur l'autre rive. Les unités allemandes (comprenant des bataillons de la Garde) contre-attaquent cette fragile tête de pont dans l'après-midi du 10. Les fantassins français passent la nuit du 10 au 11 en restant enterrés, encadrés en cas de besoin par les tirs de barrage de l'artillerie divisionnaire. L'annonce de l'armistice arrive au régiment le 11 novembre vers 6 h 30 ; les adversaires restent ensuite prudents durant le reste de la matinée, comptant les dernières minutes, même si les tirs d'artillerie et de mitrailleuses se poursuivent jusqu'au cessez-le-feu de 11 h.

Augustin Trébuchon est tué à 10 h 55 du matin, soit 16 minutes avant l'heure du cessez-le-feu décidé par l'armistice du 11 novembre 1918 à 11 h 11. Selon d'autres sources, il aurait été tué aux environs de 10 h 45 et 10 h 50.

Augustin Trébuchon avait 40 ans. Il reçoit une balle dans la tête alors qu'il portait un message à son capitaine. Le soldat Gazareth découvre le corps. Le 415ème RI compte 68 tués et 97 blessés dans ses rangs au cours des journées des 9, 10 et 11 novembre.

La mention de sa mort est antidatée du 10 novembre

Sur les dix Trébuchon morts pour la France pendant la guerre de 1914-1918 et répertoriés sur le site SGA/Mémoire des hommes, seule la fiche d'Augustin Trébuchon porte la mention rectificative du lieu de son décès, l'armée ayant corrigé la première version situant la mort à Dom-le-Mesnil (sur la rive gauche de la Meuse) pour la remplacer par Vrigne-Meuse (sur la rive droite). La mention « Mort pour la France » est antidatée au 10 novembre comme pour les autres Français morts le 11 novembre 1918.

Pour les autorités militaires, « il n'était tout simplement pas possible de mourir pour la France le jour de l'armistice, le jour de la victoire »

Contenu soumis à la licence CC-BY-SA 3.0. Source : Article Augustin Trébuchon de Wikipédia en français (auteurs)

 

Quelques vidéos trouvées sur le net

Dossier 14-18 : Augustin Trébuchon, le dernier mort au combat

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