En 1918, à 40 ans, Augustin est un homme d’expérience, qui a usé ses brodequins sur les pires champs de bataille : la Somme, la Marne, Verdun, le Chemin des Dames… Il n’a été blessé que deux fois en quatre ans. Récemment élevé au rang de première classe, il fait partie de ces miraculés encore en vie qui se sont engagés en 1914. Pour ses supérieurs, c’est un "bon soldat ayant toujours accompli son devoir (...) d’un calme remarquable donnant à ses jeunes camarades le plus bel exemple avec une brillante attitude au cours des combats du 15 au 18 juillet 1918."
Il est, en novembre 1918, soldat de 1re classe avec fonction d'estafette au sein de la 9e compagnie du 415ème régiment de la 163ème division d'infanterie. Le 8 novembre, cette division française atteint la Meuse, entre les localités de Charleville-Mézières et Sedan (sans s'aventurer dans ces villes). Le soir venu, les ordres de son corps d'armée sont de maintenir le contact avec les troupes allemandes et de franchir la vallée. Les régiments d'infanterie de la division doivent improviser le franchissement du fleuve en crue, pendant la nuit du 9 au 10, le 142ème RI à Nouvion-sur-Meuse et le 415ème à Vrigne-Meuse, profitant du brouillard. Seul le 415ème réussit, bénéficiant des restes du barrage de Dom-le-Mesnil, mais se retrouve bloqué et isolé sur l'autre rive. Les unités allemandes (comprenant des bataillons de la Garde) contre-attaquent cette fragile tête de pont dans l'après-midi du 10. Les fantassins français passent la nuit du 10 au 11 en restant enterrés, encadrés en cas de besoin par les tirs de barrage de l'artillerie divisionnaire. L'annonce de l'armistice arrive au régiment le 11 novembre vers 6 h 30 ; les adversaires restent ensuite prudents durant le reste de la matinée, comptant les dernières minutes, même si les tirs d'artillerie et de mitrailleuses se poursuivent jusqu'au cessez-le-feu de 11 h.
Augustin Trébuchon est tué à 10 h 55 du matin, soit 16 minutes avant l'heure du cessez-le-feu décidé par l'armistice du 11 novembre 1918 à 11 h 11. Selon d'autres sources, il aurait été tué aux environs de 10 h 45 et 10 h 50.
Augustin Trébuchon avait 40 ans. Il reçoit une balle dans la tête alors qu'il portait un message à son capitaine. Le soldat Gazareth découvre le corps. Le 415ème RI compte 68 tués et 97 blessés dans ses rangs au cours des journées des 9, 10 et 11 novembre.
La mention de sa mort est antidatée du 10 novembre
Sur les dix Trébuchon morts pour la France pendant la guerre de 1914-1918 et répertoriés sur le site SGA/Mémoire des hommes, seule la fiche d'Augustin Trébuchon porte la mention rectificative du lieu de son décès, l'armée ayant corrigé la première version situant la mort à Dom-le-Mesnil (sur la rive gauche de la Meuse) pour la remplacer par Vrigne-Meuse (sur la rive droite). La mention « Mort pour la France » est antidatée au 10 novembre comme pour les autres Français morts le 11 novembre 1918.
Pour les autorités militaires, « il n'était tout simplement pas possible de mourir pour la France le jour de l'armistice, le jour de la victoire »
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