Un arbre en Lozère ... et ailleurs

Semaine 32 : Histoire d'une maison familiale

Le 07/08/2022 0

Dans La Lozère

Je n'ai rien fait paraitre la semaine dernière, un peu de vacances quand même ! Mais j'ai profité de ces vacances en Lozère pour rassembler des matériaux pour de prochains articles. Retracer l'histoire d'une maison, en l'occurence de notre maison de vacances, voici un challenge à relever. Une journée aux archives n'a pas suffit, il en faudrait le double ou le triple, mais j'ai quand même réussi à faire quelques trouvailles intéressantes ...

Histoire de notre maison familiale

Cette maison, propriété familiale depuis 1973, est située sur le hameau de la Viale, dépendant de la commune de Saint-Pierre des Tripiers. C'est un joli bâti caussenard composé d'une maison d'habitation, d'une cave qui était destinée aux bœufs, d'une cour fermée, d'une bergerie et d'un jardin. Elle s'ouvre d'un côté sur une rue du village, de l'autre sur un pré.

Je savais qu'elle appartenait à la famille Carrière, mais depuis quand ? Guidée par la très sympathique archiviste de Mende, j'ai essayé de suivre les différents propriétaires depuis le début du cadastre à nos jours...

Le cadastre napoléonien

On repère facilement la maison sur le plan cadastral de 1840. Comme aujourd'hui, elle est constituée d'une maison d'habitation et sa cour (672), d'un jardin (673) et d'un pré (671).

Comme le montre le répertoire ci-dessous, elle était à cette date la propriété d'un certain Étienne LE COQ, habitant Paris.

Proprietaire 1840

 

Qui était Étienne Le Coq ?

Louis Étienne Le Coq voit le jour à Meyrueis en 1770. Il est le fils de Louis Étienne, Maréchal des Logis au Régiment des Dragons de harcourt, en garnison à Meyrueis. Sa mère est Marie d'Alteyrac, fille du maitre apothicaire de la ville. Ils se sont épousés en 1756 (CM Le Coq-Alteyrac). Louis Étienne père était originaire de la Somme, bien loin de notre Lozère.

Comment la propriété de la Viale est-elle entrée en leur possession ? Héritage ? Acquisition ? Cela reste encore  chercher...

Cela étant, en 1840, c'est Louis Étienne fils qui en est le propriétaire et qui la vend en 1846 à un certain Antoine Saumade.

La famille Saumade, propriétaire de 1846 à 1901

Antoine Saumade est né au Maynial (Veyreau) en 1795. Il se marie en 1834 avec Lucie Valès, de Saint-Pierre des Tripiers. Ils ont eu une fille naturelle avant leur mariage, Sophie, née en 1828. Lucie décède à la Viale en 1857 et Antoine en 1865. La maison est cédée à Sophie en 1862.

Sophie s’est mariée en 1853 avec Jean Baptiste Michel. Ce dernier était né en 1812 dans un hameau de Quézac, Vallonge. Ils étaient tous les deux domestiques à Rouveret chez les Roquetaillade. Ils se sont installés à la Viale vers 1859, pour la naissance de leur troisième enfant. Leur premier garçon, Fortuné Jean-Baptiste, était né à Rouveret en 1854.

La maison reste la propriété des Michel-Saumade jusqu'en 1901 où elle est vendue à Auguste Boutin.

La famille Boutin - Aragon, de 1901 à 1943

Qui était Auguste Boutin ? Tout simplement le beau-père de Fortuné Jean-Baptiste Michel, fils de Jean-Baptiste et Sophie vus ci-dessus !  Vous suivez ? Le petit schéma plus bas permettra certainement d'éclaircir ceci. A la mort de ses parents, Fortuné avait du hériter de cette propriété. Il était marié depuis 1884 à Rosalie Boutin, fille d'Auguste. Il vend la propriété de la Viale à son beau-père en 1901.

Proprietaire 1901

Fortuné Michel meurt en 1902. Rosalie se remarie à 1905 à Célestin Aragon, de Saint-Pierre des Tripiers, qui est déclaré propriétaire de cette maison en 1908. Il le restera jusqu'en 1943.

La famille Doussière - Carrière de 1943 à 1973

Le mariage tardif de Rosalie et Célestin n'a pas donné d'enfants. En 1943, il vend la propriété à ses neveux, Paul Carrière et Urbain Doussière. La maison de la Viale est restée par la suite propriété de la famille Carrière, par différents jeux de successions. Mes parents l'ont achetée en 1973.

En résumé

Conclusion : faire l'histoire d'une maison, est-ce compliqué ?

OUI
Pour une débutante comme moi, qui, de retour à la maison, se rend compte qu'elle n'a pas noté la démarche à suivre, s'est trop laissée guider et a perdu beaucoup de temps ! Il m'aurait fallu 2 jours de plus pour arriver aux actes notariés ! Et remonter au-delà de 1840 ne parait possible que pour les bâtis tels que les moulins, forges, ... mais pas pour des maisons lambda.

NON
Quand on a bien noté la démarche, cela semble assez logique, il faut juste beaucoup de temps car lorsque l'on trouve une info qui nous renvoie à un autre registre, il faut attendre la levée suivante pour parfois ne relever qu'un numéro qui nous renvoie à un autre registre (donc encore levée suivante, etc ...) Ce qui explique le manque de temps !

 

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