En cette année, Caussignac père devait avoir une cinquantaine d'années. Il avait eu 3 filles et 5 garçons, que l'on retrouve cités dans son testament. Aucun n'était encore marié. Le plus âgé, Jean dit "le jeune" avait environ 20 ans. La peste faisait rage dans la région depuis l'été précédent et une ligne avait été établie sur les bords du Tarn pour interdire les passages de population. Le responsable de la garnison de Hauterives était M. Desoye, lieutenant de dragons dans le régiment de Roche Pierre.
Jean se trouve donc atteint de la maladie et, le 22 septembre, fait appeler Me Alexis Domaizel, apothicaire de la ville de Sainte-Enimie à son chevet. Ce dernier vint courageusement constater l'état du malade et jugeant certainement que son cas était désespéré, lui conseilla de faire venir un prêtre afin de lui administrer les derniers sacrements.
Jean fit venir alors Marc Comte, prêtre et curé de Saint-Chély du Tarn et essaya de trouver des témoins "volontaires" parmi ses voisins pour "être mémoratifs" de son testament. Malheureusement, personne n'osa se présenter, même le lieutenant de la garnison s'est réfugié avec sa troupe dans les hauteurs de Castelos : [...] ayant fait appeler les témoins dans le village pour estre presents à la présente déclaration que led caussignac faisoit devant Mr Domaizel apoticaire et nous Comte prêtre et curé, personne n’avoit voulu se présenter craignant que led Caussignac feut atteint de la contagion, monsieur Desoye lieutenant de dragon dans le régiment de Roche Pierre et commandant aud Hauterives s’estant retiré sur la hauteur dud village dans la même crainte que led caussignac ne feust atteint de la contagion [...]
Il n'y eut donc que deux témoins : le curé, rédacteur de l'acte, et l'apothicaire. Certains villageois ont été cependant convoqués le lendemain pour entendre que Jean avait bien lui-même fait rédiger ses dernières volontés, on imagine qu'il leur a crié par la fenêtre, ils n'ont certainement pas osé entrer dans la maison !