Un arbre en Lozère ... et ailleurs

S comme Sainte-Enimie

Le 22/11/2021 0

Dans La Lozère

Le bourg de Sainte-Enimie, dans les gorges du Tarn, est classé parmi les plus beaux villages de France. C'est également un lieu fort représenté dans mon ascendance. En utilisant la recherche intelligente d'Hérédis, on ne compte pas moins de 184 sosas qui ont au moins un évênement à Sainte-Enimie. Parmi les familles représentées, les noms de AGUILHON, d'ALBIGNAC, BOULET, de BRUNENC, CAVALIER, COMITIS, COMTE, DOMAIZEL, ...

Même si le sujet a été maintes fois traité, j'avais envie pour ce billet de parler de l'histoire de cette bourgade, au travers de photos prises en ballade cet été, et bien sûr de sa légende !

Sainte Enimie

Histoire de Sainte-Enimie

La commune tire son nom d'Énimie, princesse mérovingienne et sainte du VIIe siècle dont la légende court toujours aujourd'hui.

La petite bourgade médiévale de Sainte-Enimie se développe autour du monastère bénédictin fondé en 951 par Étienne I, évêque de Mende. L'implantation d’une communauté de moines bénédictins marque une période de prospérité économique pour ce haut lieu spirituel. L'édification du nouveau monastère se termine au XIe siècle. Des recherches historiques authentifient alors l'histoire de la bienheureuse Énimie et un culte lui est consacré. En 1060, un moine aurait retrouvé le tombeau d'Énimie.

Au XIIe siècle, le prieur du village commande au troubadour Bertran de Massilha, la réécriture d'un poème latin relatant la vie d’Énimie. Ce poème, qui vante les mérites de la sainte, est déclamé dans toute la région. De nouveau, les pèlerins affluent.

Par le biais de dotations, les biens du monastère s'accroissent. Les habitants des gorges travaillent les versants défrichés des causses de Sauveterre et Méjean. Ils édifient des terrasses inclinées (les faïsses), plantent des vignes, des amandiers, des arbres fruitiers. Les causses, traditionnellement voués à l'élevage ovin, procurent le lait et ses dérivés ainsi que la laine (tissée dans la vallée). Des échanges transversaux entre les gorges et les causses permettent la survie de tous.

La situation de la bourgade sur des voies de communication ancestrales (draille d'Aubrac, rivière, Camin Romieu ou Camin Ferrat) constitue un atout majeur pour la circulation des pèlerins et des marchandises. L'édification d'un pont vers le XIIIe siècle facilite les transhumances et le transport des marchandises.

Source : Wikipédia

L'essor du tourisme

En 1905, l'ouverture de l'actuelle route des gorges du Tarn désenclave partiellement la région. Le tourisme démarre avec l'arrivée de chasseurs venus dans les gorges pour chasser les vautours fauves, alors très nombreux dans les falaises. S'ouvrent alors les hôtels, les boutiques de souvenirs ... Les bateliers transportent les touristes sur le Tarn, cette activité perdure à la Malène.

   Départ des barques sur le Tarn 

Ballade dans les rues de Sainte-Enimie été 2021

La légende de Sainte-Enimie

Énimie est une princesse mérovingienne, fille de Clotaire II et donc sœur de Dagobert Ier. Elle aurait donc vécu au VIIe siècle. L’histoire de sainte Énimie est contée au fil des siècles grâce à deux textes principaux, l'un datant du xiie siècle et écrit par un prosateur latin, et l'autre via un poème de 2 000 vers écrit par le troubadour Bertran de Marseille : « La vida de Santa Enimia ».

L'éclatante beauté de la jeune princesse mérovingienne suscite bien des convoitises parmi les nobles du royaume. Celle-ci s'évertue à soigner les pauvres, les boiteux, les lépreux. Lorsqu'elle arrive à l'âge de trouver un époux, son père lui impose plusieurs prétendants, que l'intéressée refuse. La vertueuse princesse se dit mariée à Dieu et au Christ. Son père prépare cependant ses épousailles, alors implore-t-elle le Seigneur de lui venir en aide afin de conserver sa pureté. Dieu l'exauce, et lui inflige la lèpre, terrible maladie qui défigure la princesse. Durant des années, nul médecin ne parvient à la guérir. La jeune princesse implore à nouveau l'aide de Dieu. Un ange messager apparaît et lui dit : « Rends-toi avec ton escorte dans la lointaine province du Gévaudan, dans un lieu appelé Burlatis. Les bergers te guideront vers une source dont l'eau guérira les plaies de ton corps ». La princesse et son escorte se mettent en route.

Arrivé en Gévaudan, le cortège ne parvient pas à trouver Burle, et en demandant le chemin d'une source pouvant guérir, une femme lui indique une source. Cependant l'ange apparaît à nouveau lui indiquant que la source dans laquelle elle se baigne n'est pas celle recherchée. Elle se trouvait alors à Bagnols-les-Bains où « Dieu fait là de puissantes choses, pour ceux qui viennent chercher la santé ».

Le cortège se dirige, lui, vers le Tarn et trouve enfin la source de Burlatis. Énimie baigne son corps meurtri dans l'eau froide et bleue de Burle, implore le seigneur, et guérit par miracle.

Le cortège décide donc d'entamer le chemin du retour, mais la maladie réapparaît à peine arrivés sur le causse qui domine Burlatis. Elle retourne alors à la source où le miracle de la guérison se reproduit, mais elle ne peut à nouveau atteindre le causse. Ce n’est qu’après un troisième bain qu'elle comprend son destin : rester à jamais dans cette région !

Elle décide donc de s'installer, aménageant une grotte qu'elle vient de découvrir, renvoyant ainsi son cortège pour ne garder que sa filleule. Sa cour, elle, s'installera visiblement dans des hameaux du bord du Tarn.

De sa grotte, elle aurait exaucé bien des miracles, mais l'histoire la plus importante reste sa lutte contre le Drac.

Elle est nommée abbesse par l'évêque Ilère et fonde un couvent mixte au village. D'après la légende, Énimie et Ilère ont combattu le Drac, incarnation du diable. Le chaos du Pas de Soucy est le reflet de cette lutte. Énimie passe la fin de sa vie retirée dans une grotte (aujourd’hui l’Ermitage).

Après sa mort vers 628, son frère Dagobert, devenu roi, agrandit la basilique Saint-Denis, et part à la recherche de reliques de Saints. Arrivé sur les bords du Tarn pour venir sur le tombeau de sa sœur, il demande aux moniales où celui-ci se trouve. Elles se refusent à lui indiquer, ne voulant perdre leur Dame. Dagobert découvre finalement le tombeau mais hésite entre les deux cercueils. En effet, afin de se protéger, Énimie n'avait fait marquer aucun nom sur le sien, et celui d'Énimie sur celui de sa filleule. Ce sont les reliques de la filleule qui reposent auprès des rois de France en la basilique de Saint-Denis.

Cette histoire se serait perdue avec la disparition des moniales, et ce n'est que plus tard lorsque les moines noirs, qui avaient installé leur monastère dans ce bourg, eurent un message divin leur indiquant la supercherie de la princesse7.

Les reliques de la princesse sont conservées à l’Ermitage jusqu’en 1970, date à laquelle elles furent volées.

Un pèlerinage a lieu chaque année à l’Ermitage, pour célébrer la patronne du village (premier dimanche d’octobre).

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