En 1792, Jean-François de Julien père émigra avec ses trois fils ainés, et tous ses biens furent vendus par l'armée révolutionnaire. Après le licenciement des armées des Princes, M. de Roquetaillade et ses trois fils se rendirent par la Suisse et l'Italie en Espagne, où ils passèrent 5 ou 6 ans. Le père y obtint le brevet de capitaine agrégé à l'état-major de la place de Tortose ; les trois jeunes gens s'attachèrent au commerce de Barcelone. Vers la mi-juillet 1799, dit un mémoire de famille, M. de Roquetaillade, déjà septuagénaire, cassé de vieillesse et de fatigues, infirme même, rentra dans sa patrie avec son second et son troisième fils.
L'ainé, Marie Jean-François, obtint, en 1797, par l'entremise de M. de Larrard, consul de Danemark à Barcelone, sa nomination au poste de vice-consul danois à la résidence de Reus, en Catalogne. Deux ans après, il y remplit aussi les fonctions d'agent du consulat de France pour les ports de Tarragone et de Salon. Le 27 avril 1804, il épousa Marie-Françoise Joséphine de Fraga y Grases, dame de compagnie de la Reine d'Espagne.
En 1808, le peuple espagnol s'étant soulevé contre la domination française, Roquetaillade, devenu suspect, fut obligé de se réfugier dans les montagnes chez l'un de ses beaux-frères, don Antonio de Requesens, où il passa quatre ans dans des transes continuelles. Il parvint à quitter l'Espagne, en 1812, et à rentrer dans sa patrie, amenant sa femme et trois enfants en bas-âge. Il vécut dès lors au domaine du Cambon à la Cresse, chez sa mère.
Et voilà ! C'est ainsi que la ville de Reus se retrouve dans ma base de données !