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Reus

Le 21/11/2024 0

Dans La Lozère

Pour cette lettre R, nous allons faire une (très) brève incursion en Espagne, en Catalogne, dans la ville de Reus. C'est ici que s'est marié en 1804, Marie Jean-François de Julien, seigneur de Roquetaillade, émigré pendant la Révolution.

Reus

Reus

Reus est une ville du nord-est de l'Espagne, en Catalogne. Elle est la capitale de la comarque de Baix Camp dans la province de Tarragone. 

C’est au XVIIIe siècle que la ville a connu son apogée grâce au dynamisme du commerce de son eau de vie, alors réputée à l’international, mais pas que ! En effet, Reus occupait également une place incontournable dans les commerces de l’huile d’olive, du vin et des fruits secs.

Un âge d’or que l’on retrouve aujourd’hui encore en se promenant dans les rues de la ville, comme à la Plaça de Prim par exemple, l’un des lieux les plus animés de la ville ! Ici se trouve le théâtre Fortuny, inaugurée en 1882, son architecture est depuis restée inchangée. En continuant son chemin, on découvre un peu plus loin le Palau Bofarull… Ancienne demeure seigneuriale du XVIIIe siècle, l’édifice abrite aujourd’hui le conservatoire de musique de la ville.

Reus est certainement considéré comme la ville naissante du modernisme, car c’est ici qu’est né Antoni Gaudí, en 1852 !

Qui était Marie Jean-François de Julien ?

Je suis "tombée dans" la famille Julien de Roquetaillade en étudiant les différents maires de la Malène

Marie Jean-François, né à Montjaux (12), au château de Roquetaillade, était le fils ainé de Jean-François de Julien et de Marie-Sophie Aigouy du Cambon. Son père était capitaine de cavalerie, ancien garde du corps de Louis XV, chevalier et seigneur de Roquetaillade.

Cette branche de la famille de Julien a la même origine que les de Julien de Pegayrolles. Ils ont acquis la seigneurie de Roquetaillade par le mariage en 1618 de l'ancêtre de Marie-Jean-François, Pierre de Julien, avec Louise d'Urre, qui hérita du château par son père. 

Roquetaillade Blason roquetaillade
Le "petit château" de Roquetaillade, sur la commune de Montjaux, aujourd'hui gite de charme Armes des Roquetaillade : Parti au 1 d'azur au rocher fendu d'or ; au 2 d'azur à la gerbe d'ivraie d'or, surmontée de trois étoiles du même posées en face

 

Comment Marie Jean-François s'est-il retrouvé à Reus ?

En 1792, Jean-François de Julien père émigra avec ses trois fils ainés, et tous ses biens furent vendus par l'armée révolutionnaire. Après le licenciement des armées des Princes, M. de Roquetaillade et ses trois fils se rendirent par la Suisse et l'Italie en Espagne, où ils passèrent 5 ou 6 ans. Le père y obtint le brevet de capitaine agrégé à l'état-major de la place de Tortose ; les trois jeunes gens s'attachèrent au commerce de Barcelone. Vers la mi-juillet 1799, dit un mémoire de famille, M. de Roquetaillade, déjà septuagénaire, cassé de vieillesse et de fatigues, infirme même, rentra dans sa patrie avec son second et son troisième fils. 

L'ainé, Marie Jean-François, obtint, en 1797, par l'entremise de M. de Larrard, consul de Danemark à Barcelone, sa nomination au poste de vice-consul danois à la résidence de Reus, en Catalogne. Deux ans après, il y remplit aussi les fonctions d'agent du consulat de France pour les ports de Tarragone et de Salon. Le 27 avril 1804, il épousa Marie-Françoise Joséphine de Fraga y Grases, dame de compagnie de la Reine d'Espagne.

En 1808, le peuple espagnol s'étant soulevé contre la domination française, Roquetaillade, devenu suspect, fut obligé de se réfugier dans les montagnes chez l'un de ses beaux-frères, don Antonio de Requesens, où il passa quatre ans dans des transes continuelles. Il parvint à quitter l'Espagne, en 1812, et à rentrer dans sa patrie, amenant sa femme et trois enfants en bas-âge. Il vécut dès lors au domaine du Cambon à la Cresse, chez sa mère.

Et voilà ! C'est ainsi que la ville de Reus se retrouve dans ma base de données !

Et la suite ?

Marie-Jean François vécut le reste de sa vie comme propriétaire terrien dans la propriété maternelle, au Cambon. Il est mort à Millau, chez son gendre Jean-Baptiste BOSC, le 20 septembre 1851, à l'âge de 79 ans. Sa femme est décédée une dizaine d'années plus tard au Cambon, le 18 juillet 1862.

Ses enfants

  • Marie-Thérèse Joachime, née en 1806 à Reus, épousa en premières noces, Jean-Pierre COULON de Lavernhe, employé des contributions indirectes. Veuve en 1837, elle convola en secondes noces avec Jean-Baptiste BOSC, chef de service dans l'administration à Millau.
  • François Antoine Raymond, né en 1808 à Vic (Espagne), fit une carrière dans l'armée. Il épousa Marie-Clémentine PIZOT, originaire de l'Isère. Chevalier de la Légion d'Honneur, il fut maire de la Malène entre 1859 et 1864. Il mourut en 1883 au Cambon.
  • Marie Joseph Bonaventure, né à Reus en 1812, était receveur des contributions indirectes à Millau. Lui aussi se maria deux fois. Il est décédé à Millau en 1890.
  • Benoit Adolphe, le "petit dernier", est né en 1820 au Cambon, après le retour de ses parents. Il hérita de son oncle Jean-François (même de sa femme !). Il s'est donc marié une première fois avec sa tante, Julie Sophie d'AURIAC, puis sur le tard avec Félicité AZINIÈRES. Il est mort à Millau en 1896. Il a été longuement maire de Montjaux.
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