Dans une ascendance, on n'a guère l'occasion de se pencher sur les ecclésiastiques. Pour ce billet, j'ai choisi de parler de François Raynal, prêtre et curé de Hures au début du 18ème siècle, pour lequel j'éprouve un certain attachement. C'est en effet par les actes rédigés de sa main que j'ai commencé la généalogie, et je l'ai suivi de 1690, où il signe son premier acte dans la paroisse, jusqu'à sa mort en 1743.
Sa famille et son histoire
François est originaire de Recoulès-Prévinquières où il est né vers 1658. Il est arrivé à Hures vers 1690 vraisemblablement avec sa cousine Antoinette qui devait le servir. Il avait des attaches à Hures : son grand-oncle Julien y avait été recteur dans la première moitié du 17ème siècle et sa grand-tante Hélène est la souche de mes ancêtres Pierre et Jean Boulet, installés à Drigas.
Le premier acte signé de sa main date du 17 avril 1690, il s'agit du mariage de Jean Valgalier et de Marie Cassanis de Nivoliers. Il devait avoir environ 30 ans. Son écriture est particulièrement lisible et sa signature reconnaissable. Est cité dans l'acte, ainsi que dans beaucoup d'autres, Joseph Raynal, qui signe. Il s'agit de son frère cadet, qui se mariera également à Hures et vivra jusqu'à son décès.
En arrivant à Hures, il a remplacé Guillaume Viala, qui s'est retiré à l'âge de 60 ans environ et qui décède en 1694. Guillaume Viala était le frère de Marie, notre ancêtre, présente dans l'arbre ci-dessus.
Quelques moments de son exercice
Au début de son exercice, François Raynal ne connaissait pas bien ses paroissiens. Certains âges au décès pourraient laisser penser que la paroisse de Hures était un nid de centenaires : Jean BASTIDE, 90 ans, décédé en 1694, Judith BASTIDE, 95 ans, décédée en 1698, de Drigas, Antoinette SAVANIÈRE, 90 ans, décédée en 1690, François VALGALIER, 92 ans, décédé en 1690 de Nivoliers.
Mais la palme revient à Marguerite Bastide, décédée en 1691 à l'âge canonique déclaré de 110 ans ! Dans la Revue du Cercle Généalogique de Languedoc n°155, Jean-Pierre Valgalier a écrit un article sur ces centenaires présumés : Recherches sur une centenaire au XVIIe siècle sur le Causse Méjean en Lozère.
Le fait le plus marquant de son exercice est sans doute la guerre des Camisards, début 18ème, qui faisait rage dans la région. Dans certains actes, leur présence a retardé des baptêmes ou des mariages, François en a fait mention dans les actes qu'il a rédigé. Mais le plus atroce fut le massacre de la nuit du 21 au 22 novembre 1703 où furent tués sept personnes dont trois de Drigas.
Son dernier acte date du 17 janvier 1737, il a alors 79 ans. Il s'agit du baptême de Jeanne Rosier de Saubert, la fille du meunier. Son écriture n'a guère changé et est toujours aussi lisible.
La cure est alors reprise par Jean Girbal, qui était prêtre et secondaire de Meyrueis. François est encore présent lors de quelques baptêmes et mariages, il signe : Raynal, ancien curé. Il décède à l'âge de 85 ans le 23 janvier 1743. L'acte est rédigé par son successeur. Sont présents les prêtres des alentours : Pierre Vachin, prêtre de la Parade, Ramadier, curé de Gatuzières, l'abbé Blanc, vicaire et procuré de Meyrueis.
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