Un arbre en Lozère ... et ailleurs

Q comme ... Que s'apelorio Quézac !

Le 19/11/2021 0

Dans La Lozère

Je ne vais pas parler ici de la fameuse eau minérale (quoique ...) mais du village de Quézac, situé dans les Gorges du Tarn, où quelques uns de mes ancêtres ont vécu. Son histoire, ses légendes, et sa situation dur le chemin d'Urbain V en font un sujet d'article intéressant. (Et en plus, son nom commence par Q, ça tombe bien !)

Quezac 1906

Le village de Quézac

Depuis le 1er janvier 2017, Quézac fait partie, avec Montbrun et Sainte-Enimie, de la nouvelle commune Gorges du Tarn Causses. Les habitants de Quézac, les quézacois, se répartissent entre le bourg situé au bord du Tarn et différents lieux-dits, dans la vallée et sur le Causse. Les hameaux dépendants de Quézac sont :

  • Baraque de Pagès
  • Bieisses
  • Bieissettes
  • Blajoux
  • Charamaou
  • La Rochette
  • Le buisson
  • Le Chambonnet
  • Le Fayet
  • Le Mas-André
  • Le Tomple
  • Tonnas

 

La Collégiale de Quézac et sa Vierge Noire

Quézac étire ses maisons le long de l'ancienne draille qui va vers le pont gothique. Sa vierge, sa collégiale, son pont furent les trois grands soucis de Quézac au cours des siècles.

La Vierge de Quézac, une des plus vénérées en Gévaudan, aurait été trouvée au 11ème siècle par Jacques Deleuze, un cultivateur. Ses boeufs s'arrêtèrent en creusant un sillon à un endroit précis et refusèrent d'aller au-delà. On creusa à cet endroit, on trouva la statue, on la porta à l'église. Elle revint d'elle-même par deux fois, au lieu de sa découverte. On lui construisit donc là une chapelle, qui devint l'église paroissiale et aurait été consacrée en 1052. Des légendes analogues sont courantes au Moyen-Age, avec de légères variantes.

Le pape gévaudanais Urbain V créa une collégiale à Quézac en 1365, pour mieux vénérer cette vierge ; il l'enrichit, lui qui appréciait tant les reliques, d'un reliquaire en vermeil contenant un cheveu de Marie.

Il fallait un pont pour permettre aux pélerins de franchir le Tarn sans danger, quantd la rivière débordait. Une bulle de Benoit XIII en 1395 en concéda l'indulgence d'un an et un jour à qui ferait une aumône pour le pont.

Le vierge, selon la tradition, fut brulée en 1562, quand les huguenots attaquèrent et pillèrent la Collégiale. On remplaça la statue ; la nouvelle fut sauvée à la révolution par une famille du nom de Méjean. 

La riche Collégiale fondée par Urbain V attira sur Quézac les convoitises des gens de guerre huguenots. Trois fois, ils s'acharnèrent sur ce couvent château, devenu aujourd'hui maison des Ursulines, aux murs épais de 1,20 m. En 1562, les deux mille hommes du baron d'Anduze, qui marchaient sur Mende, se tournèrent de Montmirat pour aller piller Quézac : "reliquaires, ornements, cloches, meubles, titres et documents d'archives", tout disparut. Le toit de l'église brûla, l'hopital aussi ; et la vierge !

En 1567, quand Bertrand de Cénaret tente en vain de pacifier le Gévaudan, Thoras, cadet de Peyre, chef des protestants, ordonne de bruler la Collégiale. Enfin en 1580, Merle, avec son artillerie, s'en empare et pille non seulement la demeure des chanoines, dont plusieurs périssent, mais tout le village. Les protestants garderont le "fort de Quézac" jusqu'à la campagne de Joyeuse en 1586.

L'église fut relevée à la fin du 16e siècle et devint gothique. Son entrée, au midi, s'orne d'un proche carré fort imposant. Son clocher crénelé est caractéristique.

Quézac a un pont fameux, emporté en 1395 par une crue du Tarn, il n'était pas encore reconstruit en 1408 [...] L'inondation de 1705 endommage gravement le pont. Il faudra plus de 30 ans pour que les Pélissier de Béziers, le remettent en état.

Ce tant rude Gévaudan, Félix Buffière, p 1461

Les pèlerinages de Quézac

Lé pélerinages, traditionnellement au mois de septembre, ont fait la renommée de Quézac. On y fait honneur à la Vierge Noire, qui sort à cette occasion de son écrin. En voici deux images à deux époques bien différentes ! Seule la Vierge n'a pas changé.

La légende de l'eau de Quézac

En des Temps anciens dont même les arbres ne se souviennent pas, un géant dormait dans le lit d’une verdoyante vallée. Sa tête reposait sur une barre rocheuse, ses longues jambes formaient un pont au dessus d’une large rivière. Le gardien de la vallée sommeillait depuis une éternité quand il fût réveillé par un son surprenant. Une jeune femme portant un enfant, marchait le long du Tarn.

Elle chantait une berceuse. C’était le premier humain à fouler ces terres luxuriantes.

Le géant scruta l’horizon pour connaître la cause de son réveil, mais ne vit point la jeune femme cachée par la végétation. Il poussa un cri de rage qui retentit dans toute la vallée. Dans sa colère, le géant brandît ses poings au ciel. Les nuages sombres s’amoncelèrent et un orage terrible éclata. La jeune femme se réfugia sous les bosquets pour se protéger des pluies diluviennes. Elle s’endormit sous les arbres...

Quand elle se réveilla, une eau pétillante et limpide générée par l’orage fantastique jaillissait à ses pieds. Bien qu’ayant reposé de longues années, la jeune femme semblait toujours aussi fraîche et vive comme si la source lui avait offert une parcelle d’éternité. Depuis ce jour, elle protège cette source miraculeuse. On raconte que les gens humbles et les jeunes enfants parfois encore l'entrevoient.

La fée est souvent réapparue aux gens désireux de boire l’eau de la source. Parfois tenant son enfant, parfois sous l’apparence d’un animal magique.

Les peuples gaulois, les « Gabales » se rassemblaient autour de la source et invoquaient la fée. Ils souhaitaient attirer sur eux et leur village la protection et les bienfaits de cette source miraculeuse.

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