Un arbre en Lozère ... et ailleurs

M comme Moulin ... ou Meunier

Le 15/11/2021 0

Dans La Lozère

Des Moulins et des Meuniers, j'en ai en abondance parmi mes ancêtres et leurs collatéraux, des familles même, car ils avaient la bonne idée de se marier entre eux ! 

98 individus exercent cette profession dans mon logiciel dont 16 ancêtres.

Encore une fois, c'est en Lozère que l'histoire se passe... et pourrait être illustrée par le livre de Roger Lagrave : "Justin dans la Guerre des Moulins sur le Causse Méjean".

Le Moulin de la Borie et la famille Rosier

Moulin borie
Maison meunier

Depuis 2017, le Moulin de la Borie, sur la commune de Hures-la-Parade, est à nouveau fonctionnel et produit de la farine "la Méjeanette". Ce projet fou et ses acteurs sont présentés sur le site Le Moulin à vent du Causse Méjean où l'on retrouve une brève histoire du moulin :

Le Moulin à Vent de La Borie fait partie d’un ensemble de cinq moulins, tous construits au XVIIème siècle sur le Causse Méjean, pour répondre au besoin en pain, donc en farine, d’une population lozérienne alors croissante. Si la date de sa construction reste inconnue, il est pourtant établi qu’il existait en 1685, lorsque l’ensemble de La Borie – comprenant le moulin- fut donné en dot à la fille du pasteur de Meyrueis. En 1695, apparaît, dans le recensement de la commune  de La Parade, un meunier, Jean Rozier, qui habite le moulin avec son frère et sa sœur. Le dernier meunier connu, Cyprien Salgues vivait et travaillait toujours au moulin en 1856, et peut-être jusqu’en 1860, quand le moulin fut soumis à démolition.

 

Cinq moulins existaient sur le Causse Méjean :

  • Pradal,au-dessus de Florac, est situé sur le sentier d'initiation de la ferme du Pradal. Ce sentier est bien marqué. Il est aussi visible de la RD16 et accessible à vue. A l'intérieur du moulin des panneaux illustrent le fonctionnement des moulins à vent du causse. 
  • Saubert, commune de Hures, situé dans la zone cœur du parc national des Cévennes. Bien visible depuis la route de Costeguison à Hures. 
  • Rieisse, commune de La Malène, visible depuis le hameau de Rieisse, et accessible par le chemin qui passe le long du réservoir d'eau potable et ensuite à vue dans des pâtures et taillis. Ruine bien avancée. 
  • La Borie, dont il est question.
  • Aures, commune de Gatuzières, dont il ne subsisterait aucune trace. Ce moulin aurait été situé à proximité de la ferme de Aures proche du col du Perjuret et du site de Nîmes-le-Vieux.
Moulin du pradal
Moulin de saubert
Moulin rieisse

Jean Rozier, le premier meunier connu de la Borie

Sur le compoix de la Parade de 1695, apparaissent ces quelques lignes :

Compoix

 

 

 

Qui étaient-ils : le 13 avril 1662 est passé devant Pierre Michel, notaire royal du Bedos, le contrat de mariage entre Jean Rouzier, meunier, fils du meunier du moulin à vent du Tensonnieu, paroisse du Recoux et Isabeaux Caussignac de Montignac, paroisse de la Malène.

L’an mil six cent soixante-deux et le treizième jour du mois d’avril après-midi régnant très chrétien prince Louis par la grâce de Dieu roi de France et de Navarre par devant moi notaire royal et témoins sous écrits, comme ainsi soit qu’à l’honneur de Dieu et multiplication de l’humain lignage, mariage soit été traité et se doive s’il plait à Dieu solenniser en sainte mère Eglise d’entre Jean Routzier fils d’autre Jean et de Marie Martine du moulin à vent du village du Tensonnieu paroisse du Roucoux en Gévaudan d’une part, et honnête fille Isabeaux Caussignague fille légitime et naturelle de François Caussignac et de Hélix Bonnette du village de Montignac paroisse de la Mallène audit Gévaudan d’autre ...

Sa soeur, Marguerite Rouzier, s'était mariée la veille avec Jean Carrière, bailli de la terre des Hérans, habitant Nabrigas.

Sur les archives paroissiales de la Parade, on enregistre les actes suivants :

  • le décès de leur fille Marie en 1663, certainement leur premier enfant. Le couple est bien dit habitant le Moulin de Raouzas, autre nom du moulin de la Borie.

Dc marie rosier

  • Naissance en 1664 d'une seconde Marie : son parrain est Guillaume Rotzier meunier du Moulin à vent du Tensonnieu, certainement son oncle et sa marraine, Catherine Caussignac, sa tante de Montignac.
  • Naissance de François en 1667 : parrain François Caussignac, son grand-père de Montignac et marraine Folerande Peyre, épouse Antérieu de la Borie.
  • Naissance de Isabeau en 1669 : parrain son oncle Jean Carrière, cité plus haut et marraine Hélix Bonnet, sa grand-mère de Montignac.
  • Inhumation de Isabeau Caussignac à l'âge de 32 ans en 1671.

Son père semble s'être remarié puisqu'en 1672 nait Jean (parrain et marraine Jean et Antoinette Boulet, frère et soeur de Drigas et mes ancètres directs), toujours au Moulin, mais cette fois-ci la mère est Catherine Evesque.

B jean rozier

Est-ce le même Jean ? Je n'ai rien trouvé sur cette Catherine Evesque. Je ne trouve plus rien concernant cette famille par la suite, ni naissance, ni décès, bien que les registres de la Parade soient particulièrement bien tenus.

Ce qui nous fait une première plage d'occupation de 1662 à 1672.

La suite

Plus aucun acte enregistré mentionnant les occupants du moulin jusqu'en 1696 où Jean Rosier (neveu du Jean sus-mentionné), épouse à Veyreau le 27 juin, Marguerite Poujol, fille du meunier du moulin du Maynial.

Rosier poujol

Il est le fils de Guillaume et de Marie Cassan, son père est meunier au Tensonnieu et frère du premier Jean Rosier. Jean II aurait donc repris l'exploitation du moulin après son oncle, et, si l'on se réfère au compoix, y habiterait avec un frère et une soeur. Il a eu un certain nombre de frères et soeurs, son père s'étant marié deux fois ; les seuls suffisamment âgés pour répondre à ce critère étaient : Laurent et Marie, qui devaient avoir entre 15 et 20 ans.

Ce Jean Rosier a ensuite habité le Moulin de Raouzas jusqu'à ce que je perde sa trace en 1731. 

De son premier mariage (car il s'est marié CINQ fois, sauf erreur de ma part), il eut :

Enfant N-D Parrain et marraine Autres renseignements
Jean, meunier 1697-1738

Guillaume Rosier son grand-père - Jeanne Brunel du Maynial, peut-être une tante

Marié à Marie Michel de Drigas, meunier au Moulin de Saubert, puis au moulin d'Ayres de Meyrueis
Antoine 1698-? Marguerite Bastide, seconde femme de son grand-père - Antoine Poujol, son grand-père Pas de trace, vivant en 1738, cité dans le testament de son frère Jean.
Marie 1700-1724 Jean Portalier de la Borie - Marie Poujol sa tante de la Volpilière Décédée célibataire à 24 ans

 

Marguerite Poujol décède en 1702. L'année suivante, le 30 janvier 1703, Jean épouse Marie Carrière, née à la Retournade et habitant Nabrigas. Il en aura 7 enfants avant que Marie ne décède en 1725 à l'âge de 46 ans.

Enfant N-D Parrain et marraine Autres renseignements
Pierre, meunier 1704 - ? Pierre Carrière son oncle - Isabeau Poujol de la Volpilière (soeur de la première femme de son père) Marié à Marie Persegol, meunier de la Malène en 1736
Anne 1705-? Pierre Rabier de la Borie - Marie Peyre, sa grand-mère de Nabrigas Pas de trace, marraine de sa soeur Marguerite en 1720
Guillaume 1707-? Jean Rosier son frère - Jeanne Carrière sa tante Marié à Jeanne Amat de Montignac en 1727, nous y reviendrons !
Marianne 1710-1742 Jean Rosier son frère - Anne Carrière sa tante Mariée à Louis Gal en 1730, nous y reviendrons également !!
Marie 1713-? Guillaume Carrière son oncle - Marguerite Bastide, femme de son grand-père  
François 1718-1720 Pierre Rosier son frère - Marie Julier sa tante  
Marguerite 1720 Pierre Carrière son oncle - Anne Rosier sa soeur  

 

Lorsque sa seconde épouse décède, Jean a environ 55 ans. Les enfants de son premier mariage sont soit décédés, soit déjà mariés ; il est temps de faire des plans matrimoniaux pour les autres. C'est alors que parait Jeanne Arnal, veuve de Pierre Amat, laboureur à Montignac et mère d'une jeune fille prénommée Jeanne également. Qu'à cela ne tienne ! Guillaume, né en 1707, est en âge de se marier.

Le 13 janvier 1727, devant François Michel, notaire royal à Meyrueis, deux contrats de mariage seont conclus : celui de Jean Rosier et Jeanne Arnal et celui de leurs deux enfants : Guillaume Rosier et Jeanne Amat ! 

Ce mariage n'a pas duré bien longtemps puisque deux ans plus tard, le 6 mars 1729, Jean se remarie (à l'âge de 59 ans) avec Louise Pradeilles, une veuve de 41 ans de la Retournade, village voisin, qui meurt malencontreusement trois semaines après leurs noces !

Et du coup, un an plus tard encore, le 11 aout 1730, Jean se remarie une cinquième fois en le chapelle de la Borie...

Rosier rouxAntoinette Roux est une veuve de 50 ans. Elle a eu de son premier époux, Jean Gal, laboureur à Rieisse, un garçon prénommé Louis. Marianne, la fille de Jean, a tout juste 20 ans, marions-les ! Et le même jour que leurs parents, les deux jeunes convoleront aussi en mariage.

C'est alors que je perds leur trace. Jean est mentionné parrain de sa petite-fille Marie (fille de son ainé) en 1731, Antoinette marraine de sa petite-fille Marianne Gal en 1733, et est dite habitant Rieisse. Plus plus rien concernant Jean Rosier.

Ce qui nous fait une seconde plage de 1696 à 1731.

Les occupants suivants

Louis Gal a donc épousé Marianne Rosier en 1731. Il devient meunier du moulin de Raouzas. Il décède en 1753, après avoir eu 9 enfants de deux femmes différents. Aucun de ses enfants ne reprendra l'exploitation du moulin. donc troisième période : 1731-1753.

Cela devient ensuite un peu plus compliqué de suivre les occupant du moulin.

De 1767 à 1771, trois naissances y sont enregistrées : il s'agit des enfants de Pierre Lapeyre et Marie Nivoliés. Pierre Lapeyre est originaire de la Borie et s'est mariée avec une fille des Vignes. Leurs trois premiers enfants naissent au moulin de Raouzas, mais les suivants naissent aux Vignes, où Pierre a pris un fermage. 

Je ne suis pas allée plus loin dans mes recherches, peut-être un jour dans un autre article ...

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