Dans une liasse de documents trouvés aux archives de l'Aveyron, outre la liste ci-dessus, se trouve une copie de la lettre du général Gouvion, commandant en chef de la 9ème division militaire, située à Montpellier. Cette lettre adressée au général Mignotte, commandant dans l'Aveyron, lui indique les ordres à donner aux capitaines des gardes nationales. Elle est datée du 17 fructidor an 9 (soit le 4 septembre 1801) Suit la transmission des ordres de Mignotte au lieutenant de la gendarmerie nationale de Millau.
Copie des ordres notifiés à la mairie de Rivière le 17 fructidor an 9.
au quartier général à Montpellier le 27 thermidor an 9 de la Rep Fran.
Gouvion Général divisionnaire, commandant en chef la 9e division militaire.
Au Général Mignotte commandant dans l’Aveyron.
J’ai reçu votre dernière lettre, mon cher général, les déserteurs doivent être poursuivis sans relache, et je vous invite surtout à faire arrêter le nommé Deltour du St Sauveur, les ordres que j’ai donnés contre les déserteurs doivent être exécutés jusqu’à ce que le gouvernement prescrive d’autres mesures faites pour les mesures sévères contre les mauvais sujets, que les autorités civiles et les habitants qui se plaignent de la présence des troupes fassent arrêter les brigands que plusieurs d’entre eux (?) protègent encore, et je leur promets alors de retirer les troupes, mais pour pouvez les assurer au contraire, que si on persiste à donner asile aux brigands j’enverrai dans l’Aveyron de nouvelles troupes pour y renforcer celles qui s’y trouvent, je vous salue. Gouvion signé pour copie conforme.
Le général de Brigade mignotte commandant la force armée de l’Aveyron
Au citoyen Barthélémy lieutenant de la gendarmerie nationale commandant à Millau.
Je vous adresse ci après citoyen lieutenant copie conforme d’une lettre du général divisionnaire Gouvion commandant la 9e division militaire en date du 27 thermidor dernier relative aux poursuites à exercer contre les déserteurs, vous vous empresserez d’en transmettre copie ainsi que du présent ordre au commandant des portes de St Jean du Bruel, Séverac, Mostuéjouls, Le Bourg de B.. Veyreau et St André, afin que chacune s’y conforme dans son arrondissement respectif. Au reçu de la présente, chaque commandant se présentera devant les citoyens maires de la commune où il se trouve, pour lui demander la liste des déserteurs qui peuvent s’y trouver, ils prendront d’abord de concert tous les moyens pour parvenir à leur arrestation et ensuite la troupe s’établira en garnison sur les parents ou receleurs des fuyards et récalcitrants à raison de vingt sous par jour pour chaque soldat à pied et de quarante pour les hommes à cheval, cette opération devra commencer par les communes reconnues pour favoriser les brigands et contenir le plus grand nombre de déserteurs, elle aura lieu conformément aux ordres que j’ai présédemment donnés aux différents chefs de détachement, l’indemnité de ces derniers ne pourra excéder celle qui leur est fixée par la loi. Surtout que l’appat du gain ne soit pas pour la troupe un motif pour se ralentir à la poursuite des brigands, cette gratification outre celle qui leur est promise ne leur est accordée que pour adoucir la peine qu’ils essuient dans ces courses, je la suspendrai définitivement si je m’aperçois qu’on … tant soit peu sur cette partie. Il est bon que les commandants du détachement seront instruits que tous les conscrits et réquisitionnaires du département ayant déserté en route ou au dépot établi à Rodez ils doivent être recherchés comme déserteurs au moyen des chassseurs que vous avez à Millau et en les établissant en garnison ainsi que les gendarmes il vous sera aisé de forcer le départ et d’arrêter les déserteurs de Millau ou des environs, que je vous ai si souvent recommandé, vous communiquerez au Sous préfet Cn Randon la présente ainsi que la copie de la lettre du général Gouvion, cette dernière a du lui être transmise par le préfet sainthorent signé Mignotte.