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Les frères Pourquery (Épisode 4 : Henri, dit Trébans)

Le 15/03/2022 0

Dans La Lozère

Le troisième frère Pourquery, dit Trébans, était prêtre. Il refusa de prêter le serment constitutionnel en 1790 avant d'obtempérer en 1795. Arrêté et déporté à l'Ile de Ré en 1797, il est décédé trois ans plus tard à l'âge de 42 ans, sans que les circonstances de sa mort soient connues.

Signature Georges Henri Marie Pourquery

Sa naissance

Georges Henri Marie était le 5ème enfant des Pourquery. Outre les deux ainés dont on a déjà parlé, il y avait eu Marie-Félice (1753-1772) et mon ancêtre Jeanne Marie Marthe (1757-1811). On retrouve encore présents au baptême ses oncles Georges Rozier, devenu président de l'élection de Millau et La Bartasserie, prêtre. Sa marraine était sa tante maternelle Marianne (1729-1763), acompagnée de Rose Pourquery (1733-1767), sa tante paternelle.


Me George Henri Marie Pourquery fils légitime et naturel de Me Antoine Jean Pourquery avocat en parlement coseigneur du mandement de Peyrelade et de Dame Jeanne Rozier mariés du lieu du Bourg est né le trente mars mil sept cent cinquante huit, a été baptisé le premier avril dud an, parrain Mre Georges Rozier président de l'élection de Millau marraine demoiselle Marianne Rozier en présence de Mr François Pourquery de la Bartasserie et demoiselle Rose Pourquery oncle et tante du baptisé qui ont soussigné avec moy.


Il était surnommé Trébans, certainement lié à la paroisse du même nom, non loin du Bourg, dont il avait peut-être hérité quelques terres. Il se fera appeler Georges Marie Frédéric sur les différents papiers que j'ai pu retrouver. Un petit frère, Jean-Joseph Frédéric, né en 1765, n'a vécu qu'une vingtaine de jours ; était-ce pour cela ?

Ordonné sous diacre à Rodez le 8 mars 1788, diacre à Castres le 13 mai, il reçut la prêtrise à Lavaur le 13 décembre de la même année. Il est vicaire à Coussergues en 1790 et ne prête pas le serment prévu par la loi. Le 28 septembre 1792, le directoire du district de Séverac lui délivre un passeport pour l'Espagne, mais il reste encore quelques temps dans sa paroisse ou dans les environs. Il demanda en 1792 à être rayé de la liste des émigrés et bénéficia pour cela d'une déclaration favorable de l'administration des cantons de Coussergues et de Campagnac (voir plus bas). L'administration centrale de Rodez fait une réponse favorable à sa réclamation le 21 mai 1797.

Le 6 décembre 1797, il est arrêté, près de Coussergues par la gendarmerie de Laissac et de Séverac et conduit à la maison d'arrêt de Rodez où il subit plusieurs interrogatoires. En décembre 1798, il fait valoir son état de santé pour obtenir un adoucissement dans sa vie de prisonnier et même si possible, un sursis à sa déportation. Un certificat de l'officier de santé et plusieurs témoignages favorables lui valent d'être transféré au Monastère sous Rodez, le 7 janvier 1799. Le commissaire du directoire ordonne que la peine de déportation lui soit appliquée immédiatement et il est conduit sous bonne escorte vers l'île de Ré. L'état du clergé paroissial du diocèse de Rodez porte la mention "mort en mai 1800", sûrement en revenant de déportation. 

(in Les brigands du Bourg, des chouans de l’Aveyron " de Pierre Dumas et Marc Vaissière)

 

Son dossier complet est consultable sur le site des Archives Nationales. Les émigrés de la Révolution Française : dossier Georges Marie Pourquery

Attestation des habitants de Coussergues

Vu la pétition présentée par le citoyen George Marie Frédéric Porquery prêtre, nous membres composant l’administration municipale du canton de coussergues, soussignés, certifions sur l’attestation des citoyens Vincent Delbosc, Alexis Dourdou fils, Jean Raynal, Cyril Dourdou, Pierre Vezin, Jean Pelat, Vincent Ceron, Etienne Roll.and et Jean Laurent tous domiciliés dans cette commune que le citoyen George Frédéric Marie Porquery prêtre natif du village du Bourg, âgé de trente sept ans, taille de cinq pieds quatre pouces et demi, cheveux et sourcils chatains, yeux gris, nez pointu, bouche moyenne, menton rond, visage long, front large a résidé sans interruption dans la commune de Campagnac jusques au vingt thermidor troisième année républicaine et du depuis dans celle de Coussergues et que … de suite, il n’a pas émigré, certifions ensuite que lesd attestants ne sont en notre connaissance et d’après leur affirmation ni parents, alliés, agents, fermiers, créanciers, domestiques ni débiteurs du certifié, fait en la maison commune de Coussergues le 29 fructidor an 4 de la république, en présence dudit certifié et attestants lesquels ont signé avec nous tant le registre de nos délibérations que l’extrait diceluy

Réponse de Rodez

Vu la pétition du citoyen George Marie Frédéric Pourquery prêtre habitant de campagnac demandant à être rayé du 4e supplément à la liste des émigrés où il est inscrit page 106 lettre P.

Vu ses certificats de résidence constatant qu’il n’a pas quitté le sol de la république depuis le 9 mai 1792 jusqu’au temps présent.

Vu l’avis favorable de l’administration du canton de Coussergues du 29 fructidor an 4 (15/09/1796).

Considérant que c’est par erreur que le pétitionnaire a été inscrit sur ledit 4e supplément et qu’il importe de la réparer.

L’administration centrale du département de l’aveiron le commissaire dudr exécutif entendu arrête que le pétitionnaire demeure provisoirement rayé dud supt et qu’il n’y a pas lieu à séquestrer ou confisquer ses biens.

Délibéré en administration centrale à Rodez le 2 prairial an 5 (21/05/1797)

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