Lorsque l'on dit l'appel aux morts devant le monument de la Parade, cinq Caussignac sont nommés. Ils ne sont quand même pas frères ! Mais si, une famille entière a été décimée.
Philippe Caussignac, sabotier et cultivateur à Nabrigas, avait épousé Marie-Célestine Roujon en 1875. Onze enfants virent le jour entre 1876 et 1895. Sur leurs 7 garçons, deux décèdèrent en bas-âge. La vie suivit son cours. Les ainés se marièrent et eurent à leur tour des enfants.
A la déclaration de guerre, Philippe, le père, était décédé depuis le mois de février. L'ainé, Clément Justin, avait épousé Clémentine Truel en 1902 et était père de 4 enfants. Ils vivaient aux Vignes. Le second, Amédée Hippolyte, était marié depuis 1906 à Darie Evesque de la Borie et était père de 5 enfants. Je crois que les trois autres étaient célbataires.
La première année de la guerre se passa sans terribles nouvelles. Mais en octobre 1915, le quatrième garçon, Calixte Marius, tomba au combat de Sommepy Tahure, dans la Marne. En 1916, le plus jeune, Camille Marius, mourut des suites de ses blessures à l'hopital militaire d'Avignon. En 1917, à quinze jour d'intervalle, ce fut le tour d'Amédée Hippolyte, mort à Nabrigas de blessures de guerre et de Paul Calixte, tué dans la Meuse.
En 1918, après l'armistice, on aurait pu croire que la famille Caussignac avait vécu le pire. Non. L'ainé, Sylvain Justin, décède à l'hopital militaire d'Orange à l'âge de 42 ans.
Il n'est resté à Marie-Célestine Roujon que ses filles, dont certaines étaient mariées, et ses petits enfants. Elle a vécu chez sa fille Marie-Hélène Justine, à Rivière-sur-Tarn, où elle est décédée en 1946, après avoir vécu aussi la seconde guerre.