Un arbre en Lozère ... et ailleurs

Le château de Dolan

Le 10/02/2023 0

Dans La Lozère

Sur la route qui mène de Saint-Rome-de-Dolan aux Vignes, sur une plateforme surplombant le Tarn entre deux ravins, se trouvent les ruines du Château de Dolan. Mentionné au XIème siècle comme fief de la famille de Sévérac en Rouergue, il sera donné en hommage à l’évêque de Mende au plus tard au XIIIème siècle.Chateaudolan

Histoire trouvée sur le net

Ce château-fort était l'un des plus anciens et des plus célèbres du Gévaudan.
Raymondus le possédait en 1041 et Hugues en 1174.
A cette époque la baronnie de Dolan appartenait à la famille de ce nom.
Au XIIIème siècle, elle passa aux Sévérac, puis aux Arpajon et, en 1728, elle appartenait à la comtesse de Roye.
En 1220, le baron de Dolan contribua à la fondation du couvent des Cordeliers, à Mende, faite par saint Antoine de Padoue.
En 1224, 1244 et 1260, les seigneurs de Sévérac rendirent hommage de vassalité, pour le château de Dolan, à Etienne II, évêque de Mende.
En 1359, le seigneur d'Arpajon, baron de Dolan, leva des troupes sur ses terres pour combattre les Anglais. Ces derniers s'emparèrent de plusieurs châteaux-forts dans les gorges du Tarn. D'après la tradition orale ils auraient même construit le" Castel de la Peyre" sur la rive gauche. Non loin de là près de "Baoumo-Obscuro" se trouve un pâturage connue encore au XIXe siècle sous le nom de "Camp des Onglès".
En 1150, les barons de Dolan, Canihac et Cabrières étaient feudataires des comtes de Barcelone. En conséquence, ils s'arrogeaient plusieurs droits sur la cathédrale de Mende. Ils prétendaient avoir du chef de leur suzerain l'administration de la maison épiscopale pendant la vacance du siège. On sait que les comtes de Barcelone possédaient alors la vicomté de Gothie ou de Grèzes. A la demande des barons l'évêque Aldebert 1er, moyennant une somme considérable, acheta les prétendus droits des trois barons et il se mit ainsi à l'abri de toutes leurs vexations.
Lorsque le roi de France eut acquis la vicomté de Grèzes (vers 1260), la baronnie de Dolan, jointe à la seigneurie de Blanquefort, forma un mandement. St Préjet, St Georges et St Rome en dépendirent.
A l'avènement de Henri IV, les ligueurs s'emparèrent de Dolan (1590-1594). A cette époque la baronne de Dolan s'appelait Mme de Castelnau, veuve de Louis d'Arpajon. Elle venait rarement à Dolan et habitait le manoir de Sévérac-le-Château. En 1590, comme elle était secrètement néo-protestante, elle invite 14 prêtres des environs. Après le repas, elle les fait conduire sur la terrasse du château qui surplombe un abime, au fond duquel se trouve aujourd'hui le cimetière de Sévérac. Cette malheureuse sort sur le perron du château. Ses séides entourent les prêtres . « Vous allez apostasier, leur dit-elle, ou mourir » Les ministres de Dieu choisissent la mort. Sur un signe de la scélérate, on les précipita en bas. La nouvelle Jézabel se convertit, son fils unique fit construire sur les lieux une chapelle expiatoire dont il ne reste que les fondements. Une petite croix en fer indique encore la sanglante exécution .

Ce manoir féodal périt par les flammes. Les riverains auraient allumé l'incendie en l'absence des maîtres et en haine du joug trop dur que les barons de Dolan faisaient peser sur eux.
Le Castel de Dolan existait encore en 1730. Les biens de la baronnie furent vendus, semble-t-il, en 1793.

Cette histoire trouvée sur le net m'interpelle un peu, sur les noms, les dates ...
J'ai essayé, par d'autres sources, de retracer la généalogie de la famille d'Arpajon afin de retrouver notre terrible Jacquette. C'est dans le livre de Jean-A. Molinié, aux éditions Lacour, que j'ai trouvé le portrait et la description de cette "sombre femme", ainsi qu'une autre version de l'histoire racontée ci-dessus.

Famille d'Arpajon

Jean V (et non Louis) d'Arpajon, baron de Séverac, comte d'Hauterives, de Lautrec et de Mirabeau, n'avait que 14 ans lorsqu'il épousa, le 18 juillet 1589, à l'encontre des vues de sa mère, Jacquette de Clermont-Lodève, fille de Gui, seigneur de Castelnau, sénéchal de Toulouse. Elle eut 50 000 livres de dot et reçut en jouissance d'Antoine de Castelnau de Clermont, son frère, les terres de Brusque et de Fayet.

Voici ci-contre le portrait de cette sombre châtelaine : le rigorisme affecté du costume ajoute encore sur cette toile à l'impression d'implacable puritanisme qui s'en dégage. Entre deux mains sèches et jaunies, une Bible apparait comme fermée sur toute les espérances de la pitié. Car Jacquette, elle aussi, a sa légende.

Protestante fanatisée et cupide, ce fut cette "dame du château", comme disent nos vieilles gens, qui fit conduire sur la plus haute plateforme du château dix sept clercs bénéficiaires de son domaine, tenus prisonniers. Elle vint à eux entourée d'hommes d'armes et leur enjoignit d'abjurer leurs croyances pour adopter le protestantisme.
La réponse des prêtres fut unanime : "Jamais, s'écrièrent-ils, non jamais nous ne trahirons la vraie foi du Christ !" Transportée de fureur, Jacquette ordonna que sur l'heure, les prisonniers soient précipités du haut des remparts. L'ordre fut impitoyablement exécuté.
En commémoration, une croix dite "croix des martyrs" marque sur le rebord nord-est du mur fortifié le lieu précis où le crime fut dix-sept fois consommé. 

Jacquette fit son testament au Château de Brusque, le 14 février 1638, insituant son fils Louis comme héritier, à charge pour lui d'exécuter toute une série de legs en faveur de ses autres enfants vivants. Revenue tardivement au catholiscisme, elle fonda la chapelle de Saint-Jacques en l'église de Brusque, donnant pour l'entretien de cette oeuvre ses métairies de Castel-Nouvel et du Colombier. Elle mourut le 18 février 1659, dans ce même château d'où son corps fut transporté dans le cimetière de l'église de Ceignac. Le coeur mis à part fut déposé sous le seuil de la chapelle de Notre-Dame de Lorette, près de Séverac.

L'acte de sépulture de Jacquette date du 17 mars 1659, sur les archives de Ceignac. Le voici :

16590317 Castelnau Jacquette sépulture

Le 17e mars de l'année 1659 a esté ensevelie dans l'esglise de Ceignac Madame Jaquette de Clermont veuve du duc d'Arpajon estant ... à Fayet Brusques le 19e fevrier de la mesme année.

Sources

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