Jean Baptiste Sigaud était un avocat de renom, conseiller du roi et juge royal de Lavernhe. Il était également le petit-fils de Georges Fages, un bourgois du Massegros. Né vers 1725, il avait épousé Marguerite Olier de Saint-Beauzély et avait eu sept enfants avec elle. Parmi ces enfants, il y avait Jean-Pierre Jacques "Gaspard" et Jean-François "Alexis", qui ont joué un rôle important dans l'histoire de la Révolution française.
Jean-Pierre Jacques-Gaspard de Sigaud était un ancien juge de la terre de Lavernhe, avant de devenir juge au tribunal de district. Bien qu'il ait appuyé la cause révolutionnaire, il était modéré et vertueux, espérant trouver une réforme des abus et un avenir meilleur pour son pays. En plus de sa politesse et de sa culture, il était également connu pour sa douceur de caractère. Il a été nommé accusateur public à Rodez, mais n'a jamais condamné quelqu'un à la peine capitale ni pris part à aucun arrêt de mort. On raconte que, peu de temps avant sa mort, il a dédommagé quelqu'un qu'il avait reconnu avoir été condamné à tort par erreur.
Son frère cadet, Jean-François Alexis, était maire de Lavernhe. Il a été touché par balle lors de l'attaque qui a coûté la vie à son frère et est décédé peu après. Les deux frères étaient célibataires.
Le 14 septembre 1793, alors que Jean-Pierre Jacques-Gaspard revenait de voyage, il est rentré chez lui et a embrassé sa mère. Peu de temps après, on a frappé à la porte de manière insistante en demandant de parler au maire (son frère cadet). La maison de Favars était isolée, entourée de bois épais sur les flancs de deux montagnes. C'était une soirée de foire et un domestique ivre était sur le point d'ouvrir la porte. Anne Causse, la servante, l'a retenu et l'a repoussé de la porte, avant de courir prévenir ses maîtres. Malheureusement, au même moment, un autre domestique est arrivé de l'extérieur et a ouvert la porte. Une troupe armée s'est alors ruée à l'intérieur et a atteint la porte intérieure au moment où Anne Causse la fermait derrière elle. Le faible verrou n'a pas résisté longtemps aux efforts impétueux de la troupe et bientôt, le tumulte a atteint le salon.
Les domestiques, terrifiés, sont restés immobiles pendant que la troupe menaçait Jean-Pierre Jacques-Gaspard et son frère avec des armes. Finalement, Jean-Pierre Jacques-Gaspard a été touché par balle et est décédé sur le coup. Jean-François Alexis a été blessé, mais a réussi à rédiger l'acte de décès de son frère avant de succomber à ses blessures peu de temps après. Leur fin tragique a été relatée par Hippolyte de Barrau dans ses écrits.
Leur décès a été un choc pour leur famille et leur communauté, qui ont été profondément touchées par la perte de ces deux hommes vertueux et modérés. Ils ont été honorés pour leur dévotion à leur pays et leur loyauté envers les idéaux de la Révolution française, même s'ils ont payé un lourd tribut pour leur engagement. Leur histoire reste une source d'inspiration pour ceux qui cherchent à suivre leur exemple de piété et de compassion.
Quant à leur mère, Marguerite Olier de Saint-Beauzély, elle a dû faire face au deuil de ses deux fils et à la perte de tout ce qu'elle possédait. Elle a été contrainte de fuir et de se cacher pour échapper aux forces républicaines et a dû abandonner sa maison et ses biens. Malgré ces épreuves, elle a continué à se battre et à protéger ceux qu'elle aimait, suivant l'exemple de compassion et de courage de ses fils. Sa force et sa détermination ont été une source de réconfort pour ceux qui l'entouraient et ont contribué à maintenir l'esprit de la famille Sigaud vivant malgré les épreuves qu'il a dû affronter.
Malheureusement, les temps étaient difficiles et la vie de Marguerite Olier de Saint-Beauzély n'a pas été facile après la perte de ses fils. Elle a dû se battre pour survivre et protéger ceux qu'elle aimait, tout en luttant contre les forces républicaines qui avaient pris le pouvoir. Malgré tous les obstacles qu'elle a rencontrés, elle a réussi à maintenir l'esprit de sa famille et à perpétuer les valeurs de compassion et de courage que ses fils avaient incarnées. Sa force et sa détermination ont inspiré ceux qui l'entouraient et ont contribué à maintenir l'héritage de la famille Sigaud en vie malgré les épreuves qu'elle a dû affronter.