Ce souvenir du 11 novembre 1918 est extrait des récits d'enfance d'Armand del Fabre, qui habitait alors la Borie, sur la commune de la Parade, et avait 7 ans à cette époque. On pourrait traduire cette histoire comme ceci :
Notre curé, qui était le secrétaire de mairie, était aussi … un peu le maire. Ce jour-là, il arriva à l’école, et sans cérémonies, nous dit : "Mademoiselle, mes enfants, pour aujourd’hui je vous donne congé, c’est un grand jour, c’est l’armistice ! Je vais aller sonner les cloches !"
Nous ne demandions pas mieux. Nous rangeâmes les livres et les cahiers dans le bureau. Les cloches sonnèrent à toute volée. Nous sommes rentrés à la maison. Pour moi, ce mot de « mistisse », « la mistisse » était nouveau et ne me disait rien du tout, à part que cela était une bonne chose, qui nous valait un jour de vacances. Les gens sortirent des maisons pour voir ce qui se passait. Les plus au courant ont expliqué : "La guerre, elle est finie !" Et l’on vit les gens s’embrasser, se congratuler, certains pleuraient, les uns d’émotion et de joie, les autres de tristesse en pensant aux pauvres bougres qui ne reviendraient pas.
Si vous passez dans mon pays, à la Parade, arrêtez-vous et allez jusqu’au Monument aux Morts et vous pourrez voir la longue liste de noms inscrite dessus. Vous verrez combien le tribut payé par nos campagnes pour la défense de la patrie a été lourd. Je pense par exemple aux noms des cinq frères Caussignac du Bedos, tous alignés. Avec la guerre de 39-45, la liste s’est encore allongée et je peux y voir le nom d’un ancien de Colditz et de Lubeck qui m’était cher …