Un arbre en Lozère ... et ailleurs

G comme GAL Rémy, poilu de Prades

Le 07/11/2022 0

Dans La Lozère

En s'arrêtant sur la place de la mairie de Prades, petit village à côté de Sainte-Enimie, le monument aux morts est une plaque honorant les poilus tombés au combat. Cette plaque comporte encore quelques visages, dont l'émail est patiné par le temps.
Un homme portant fièrement la moustache m'a attiré l'oeil, il s'agit de Rémy Gal, soldat de Prades, tombé en aout 1914.

Sa famille

Prénommé Marie Rémi sur l'état civil, notre poilu est né à Prades le 15 septembre 1889. Ses parents se nommaient Pierre Jean Justin Gal et Sophie Meissonnier. Son père était le maréchal-ferrant du village, "lou fabre". Lorsqu'il est né, il avait un frère, Marie Justin Victor, né en 1883, dont nous reparlerons, et une soeur, Marie Julia, née en 1885. Il aura par la suite encore trois frères et deux soeurs, tous décédés très jeunes.

Son père, Pierre Jean Justin, était issue d'une famille Gal installée à Prades dont j'ai pu remonter l'ascendance jusqu'au milieu du 18ème siècle. Sa mère était fille naturelle d'une certaine Marie-Sophie Meissonnier dont je n'ai pas trouvé trace.

En 1914, Rémy avait 25 ans. Il rejoint le 142ème RI à Mende, comme son frère ainé qui y était déjà caporal.

Fiche Mémoire des Hommes
Fiche matricule
Arbre Familles de Lozère

Rémy est décédé lors d'un des premiers combats du 142ème RI. 

Le récit de cette journée du 18 aout 1914 est donné dans l'historique du régiment et reproduit ci dessous :

Le 18 aout 1914 - Le régiment reçoit l'ordre de s'emparer des villages de Loudrefing et de Mettersheim, d'assurer le débouché du canal de Salines entre les deux ponts de chemins de fer et de la station. [...] Lorsque les premiers fantassins débouchent de la forêt, l'ennemi ouvre sur eux le feu infernal de ses mitrailleuses et de ses canons de tous calibres. Le chef du régiment, le colonel Lamolle, est mortellement atteint d'une balle dans la tête.

Le 1er bataillon ne peut commencer son mouvement qu'à 15 heures ; le 3ème va s'embourber dans les marécages de l'étang de Vape-Wiser. Malgré l'intensité toujours croissante du bombardement ennemi, les 1ère et 2ème compagnies s'élancent à l'assaut, à l'ouest de Loudrefing, bousculant l'Allemand, mais se faisant décimer par son feu. Les 3ème et 4ème compagnies, qui les renforcent, s'accrochent au terrain, mais se voient obligées de revenir à leur point de départ. [...]

A la nuit tombante, la retraite est générale. L'Allemand, exploitant le succès, talonne les éléments décapités du 142ème, qui, sous le commandement de quelques officiers, se retirent en combattant sur le village de Bisping pour tenter de se reformer. Les musiques allemandes jouent la Wacht am Rhein.

Les pertes pour cette journées de combat furent cruelles : le régiment perdait son chef et son adjoint, 27 officiers et 1 150 hommes.
 

Après la bataille de Sarrebourg, l'armée allemande regroupe, en août 1914, les corps des soldats français et allemands au sein d'un même cimetière. A la fin de la guerre, ce site est aménagé par l'administration française afin d'y réunir les corps de soldats exhumés de cimetières militaires provisoires de la région de Bisping, Fribourg, Hertzing et Saint-Georges. En effet, le conseil municipal de Bisping adresse une requête au ministre de la Guerre en décembre 1921 pour que subsiste dans le village le cimetière militaire car Bisping était le siège de l’état-major du 16e corps d’armée.

Nécropole nationale de Belles-Forêts - Bisping. © ECPAD

Lien vers la page source : https://www.cheminsdememoire.gouv.fr/fr/bisping

 

Et son frère, le caporal ?

Marie Justin Victor, le frère ainé, a certainement participé à la bataille sus-mentionnée, il y a réchappé. Mais à peine un an plus tard, le 14 mars 1915, il est déclaré disparu dans le secteur de Beauséjour. Sur sa fiche matricule figure la mention suivante : " Acte de disparition de l'officier de détail en date du 8 décembre 1915. Décès fixé au 14 mars 1915 par jugement déclaratif de décès rendu par le Tribunal de Florac le 18 janvier 1921". Il figure sur le monument de Prades aux côtés de son frère, mais sa photo a disparu.

En moins d'un an, cette famille aura perdu ses deux seuls garçons vivants. Saleté de guerre ...

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