Un arbre en Lozère ... et ailleurs

E comme ESTEVE Paul Eugène, tué à l'Épine de Dallon

Le 05/11/2022 0

Dans La Lozère

La lettre E ne m'inspirait pas au premier abord ... A part parler des multiples EVESQUE qui font partie de mon arbre, je ne trouvais rien d'original.
En jetant un oeil dans la liste des poilus lozériens, je suis alors tombée sur Paul Eugène Estève, originaire de Saint-Etienne Vallée Française, mort au combat à l'Épine de Dallon.
Une telle profusion de E ne pouvait conduire qu'à le choisir pour cet article et me pencher sur un coin de Lozère que je ne connais pas ...

Le village de Saint-Etienne Vallée Française

Saint-Étienne-Vallée-Française est situé au sud du département de la Lozère, en limite avec le Gard, dans l'ancienne province du Gévaudan, au cœur des Cévennes. Les villes voisines sont Alès à 38 km à l'est et Florac à 43 km au nord.
Saint-Étienne-Vallée-Française est en zone de culture protestante où s'est déroulée la révolte des Camisards sur une terre schisteuse traversée par un des Gardons où se cultivaient des châtaigniers et s'éduquaient des vers à soie, où on produit des pélardons et aux maisons à toits de lauzes et murs de schiste. Exposée à un climat méditerranéen, elle est drainée par le Gard, le Galeizon, le Gardon de Sainte-Croix, le Gardon de Saint-Germain, le ruisseau de la Traverse et par divers autres petits cours d'eau.

La Première Guerre mondiale marqua un tournant dans la vie du village en accentuant l'exode rural et en bouleversant l'équilibre économique. Pendant quatre ans, l'absence de la plupart des hommes valides accrut les difficultés économiques des familles. Soixante hommes, en pleine force de l'âge, soit un cinquième des mobilisés, périrent sans compter les blessés et les mutilés.

L'origine du nom " Vallée Française", que l'on retrouve dans des communes voisines comme Moissac-Vallée-Française et Sainte-Croix-Vallée-Française, a donné lieu à bien des interprétations. Pour certains, il s'agirait d'une vallée franche ou déchargée d'impôts. Pour d'autres, cette vallée aurait été occupée par les Francs au moment des invasions sarrasines

Contenu soumis à la licence CC-BY-SA 3.0. Source : Article Saint-Étienne-Vallée-Française de Wikipédia en français (auteurs)

Paul Eugène Estève et sa famille

Paul Eugène est né le 21 janvier 1889. Dernier d'une famille de 10 enfants, il perd son père rapidement, en 1898. Il avait 6 soeurs et 3 frères. Un de ses frères ainés, Louis Albert, meurt en 1909 à l'âge de 38 ans. Ses deux autres frères ont également participé à la Grande Guerre : l'ainé survivant, Firmin Athur, a été mobilisé jusqu'en 1917, puis renvoyé dans ses foyers comme "père de 6 enfants vivants" ; Joseph Auguste, qui avait 2 ans de plus que Paul, avait une affectation spéciale comme employé des chemins de fer et a vécu le conflit de l'intérieur.

Lors de la mobilisation générale, Paul avait 25 ans. Il arrive au 6ème Bataillon de Chasseurs à Pied basé à Nice le 4 aout 1914. (Voir les Mémoires de guerre de Jean Negroni, soldat dans ce bataillon, sur le site Chtimiste). Paul passera au 102ème BCP le 17 octobre 1916. C'est dans ce régiment qu'il sera tué le 24 septembre 1918, à l'Épine de Dallon, presqu'à la fin du conflit. Il avait 29 ans.

Sa fiche matricule
Sa fiche MPLF
lien vers son arbre sur Familles de Lozère

 

La bataille de Saint Quentin (25 septembre au 14 octobre 1918)

La bataille de Saint Quentin fait partie de l'offensive des 100 jours, ultime offensive des Alliés contre les Empires centraux sur le front de l'Ouest, entre le 8 aout et le 11 novembre 1918.
Du 10 au 22 septembre, la 1ère armée Debeney, entre Saint-Quentin et La Fère, s'empare des premières avancées de la ligne Hindenburg.
Le 18 septembre, l'armée Debeney (36e et 31e corps), étendue jusqu'au sud de l'Oise, attaque et après avoir enlevé l'épine de Dallon (sud-ouest de St-Quentin) par les 40e, 102e, 119e Bataillons de chasseurs, 321e et 401e régiments d’infanterie, borde la vallée de l'Oise, de Vendeuil à La Fère. La bataille pour reprendre la ville de Saint-Quentin put alors commencer le 25 septembre, après d'énormes pertes dans les rangs des soldats alliés.

Notre Paul Estève, mort le 24 septembre, faisait partie des victimes.

Les documents ci-dessous, disponibles sur Gallica, donnent des précisions sur le déroulé des évênements.

La Croix de la Lozère (17 novembre 1918)

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