Armand est originaire de Cauquenas, petit village sur le Causse de Sauveterre dépendant de la Malène. La famille Aragon y est installée depuis très longtemps, puisque son ancêtre (et le mien) y vivait fin 18ème siècle. Il est l'avant-dernier d'une famille nombreuse de 9 enfants, étant né le 21 février 1889. Ses parents, Pierre Basile et Marie-Eudoxie Calvet, étaient cultivateurs.
A sa naissance, ses 3 frères ainés ont tous plus de 10 ans. Deux autres de ses frères décèdent en bas-âge et deux autres avant leurs 20 ans. Parmi les plus jeunes de la famille, il ne restera que lui et une soeur, Eudoxie, née en 1887.
Lors de son recensement en 1909, Armand est décrit de la manière suivante : "Cheveux et sourcils châtains, yeux gris-bleu, front découvert, nez ordinaire, bouche moyenne, visage ovale, taille 166 cm. Niveau d'instruction : 3". Une cicatrice sur le front était une marque distinctive.
Sa fiche militaire nous apprend également un curieux évènement : "Acquitté le 22 aout 1902 par le Tribunal correctionnel de Florac du délit d'outrage public à la pudeur, coups et blessures, violences et voies de fait commis le 20 juillet 1902, ayant agi sans discernement et remis à ses parents". En 1902, il avait 13 ans ... Qu'a-t-il bien pu faire pour mériter cette condamnation ?
Son service militaire est retardé pour cause d'une "arthrite ancienne" et il sera incorporé le 7 octobre 1910, d'abord au 6ème groupe d'Artillerie à pied à Alger, puis au 1er groupe d'Artillerie de Campagne d'Afrique, tout cela bien loin de sa Lozère ! Il revient dans ses foyers avec un certificat de bonne conduite le 1er octobre 1912.
Il sera rappelé à l'activité par la mobilisation générale du 2 aout 1914 et incorporé au 342ème RI, basé à Mende