Guerre 14-18

Lorsque l'on est né en 1897, on n'échappe pas à la Grande Guerre ... 
Beaucoup de très jeunes soldats croisés pendant mes recherches n'en sont pas revenus. Très jeunes, trop jeunes, ayant reçu une instruction militaire dans l'urgence afin d'être aptes à partir au front, la plupart manquait d'entrainement et n'avaient que peu de chance d'y réchapper. C'était "de la chair à canon", comme on le disait alors.
Celui dont on va parler en est revenu, heureusement !

Au cours de ce mois de décembre, j'ai retravaillé mon ascendance maternelle pour écrire un article sur chacune des grands-mères de ma mère. J'ai redécouvert des photos, des nouveaux actes et complété des histoires. J'ai donc eu envie de revenir sur l'histoire tragique de deux des époux des filles d'Émiland Branchet, morts au cours de la Grande Guerre.

Lors d'un article précédent sur le Monument aux Morts de Hures (Causse Méjean), je m'étais attachée à retracer le parcours de 14 soldats inscrits sur ce dernier. La rénovation récente du monument a mis en évidence sept oublis. Ce ne sont pas "vraiment" des noms en plus. Ces sept noms avaient été rajoutés en bas de la plaque d'origine, certainement après son inauguration. Le challenge AZ de cette année m'a permis de retrouver la trace de l'un d'entre eux, Georges Mialanes.

Je vais essayer au travers de cet article de retracer le parcours des six autres.

Z, dernière lettre de l'alphabet, et ... dernier jour du challenge !
En panne (et en peine) d'inspiration pour cette lettre, voici quelques mots en Z tiré du dictionnaire des poilus de 1914-18 où j'ai découvert (ou redécouvert) l'origine de quelques expressions encore utilisées aujourd'hui.

Près d’Ypres dans les Flandres belges, la nuit du 12 juillet 1917, l’artillerie allemande déclenche un bombardement nourri sur les Britanniques. Les obus libèrent un gaz qui dégage une légère odeur d’ail ou de moutarde. Les soldats ne se doutent de rien. Ils viennent pourtant de subir la première attaque d’une nouvelle arme chimique terrifiante : le gaz moutarde ou ypérite, référence à la ville d’Ypres toute proche.

LA CHARGE MODERNE MAURICE LE POITEVIN, 1915 COLL. HISTORIAL DE PÉRONNE

L'an dernier, la plaque du monument aux morts de la commune de Hures, sur le Causse Méjean, a été restaurée. Parmi les nouveaux noms ajoutés figure :
Georges Mialanes
Inconnu au bataillon pour moi, qui avais déjà travaillé sur ce monument.
Je vais donc tenter d'identifier ce soldat et de trouver le lien qui le rattache à ce village.

Depuis que l'homme écrit l'Histoire,
Depuis qu'il bataille à coeur joie
Entre mille et une guerr's notoires,
Si j'étais t'nu de faire un choix,
A l'encontre du vieil Homère,
Je déclarerais tout de suit':
"Moi, mon colon, cell' que j'préfère,
C'est la guerr' de quatorz'-dix-huit!"

Moins connu que ses contemporains nationaux, Auguste Verdier est né à Millau le 17 mars 1871. Il avait fait l'Ecole des Beaux Arts de Toulouse, puis sur la recommandation du grand sculpteur aveyronnais Denys Puech,il avait intégré la célèbre Villa Médicis à Rome, pour parfaire sa formation.
Ce cursus fut couronné par le Grand Prix de Rome.
A son retour en France, il réalisa la sculpture de plusieurs monuments aux Morts, dont ceux de Meyrueis et de la Malène.

Le nombre de soldats français condamnés à mort et fusillés pendant la Grande Guerre pour abandon de poste, désobéissance et autres crimes est généralement estimé à environ 650, ce qui représente une infime partie des 8 millions d’hommes incorporés dans l’armée française (moins de 1 pour 10 000). Néanmoins, ces exécutions ne sont pas un point mineur de l’histoire du conflit. Un siècle après la fin de la guerre, dans certaines familles, le souvenir d’un arrière-grand-père ou d’un arrière-grand-oncle fusillé par un peloton d’exécution reste encore une blessure ouverte.

Nous allons suivre ici le parcours d'une forte tête, Emile Ferdinand ROUX

Il était impossible d'aborder la lettre T sans parler d'Augustin TRÉBUCHON, devenu célèbre comme étant le dernier mort de la Grande Guerre. Quantités d'articles, de documents, de vidéos retracent sa vie et son parcours militaire, il n'était donc pas bien difficile pour moi de m'en inspirer, bien que le coin de Lozère où il a vécu ne me soit pas familier. Le plus compliqué a été de remonter son ascendance, en recherchant les actes de naissance, mariages et décès dans des communes et paroisses inhabituelles pour moi. 

Voici donc l'histoire d'Augustin, décédé le 11 novembre 1918, 10 minutes avant la fin de la guerre.