Sa jeunesse
Henri de Toulouse-Lautrec, fils du comte Alphonse Charles de Toulouse-Lautrec-Monfa (14 août 1838 - 4 décembre 1913) et d'Adèle Zoë Tapié de Céleyran (23 novembre 1841 - 31 janvier 1930), est né dans l'une des plus vieilles familles nobles de France.
Au XIXème siècle, les mariages dans la noblesse se faisaient couramment entre cousins afin d'éviter la division des patrimoines et l'amoindrissement de la fortune. Ce fut le cas des parents d'Henri, Alphonse Charles de Toulouse-Lautrec-Monfa et Adèle Zoë Tapié de Céleyran, cousins au second degré. Ils ont eu deux garçons, Henri, l'aîné et, quatre ans plus tard, son frère Richard-Constantin, qui meurt un an après. Henri grandit entre Albi, dans le Tarn, le château du Bosc (demeure de ses grands-parents et aussi de son enfance), dans l'Aveyron et le château de Celeyran, dans l' Aude.
L'incompatibilité d'humeur entre les deux parents entraîne leur séparation à l'amiable en 1865 et Henri reste sous la garde de sa mère.
Problèmes de santé et infirmité
Henri de Toulouse-Lautrec a une enfance heureuse jusqu'au moment où se révèle, en 1874, une maladie qui affecte le développement des os, la pycnodysostose, maladie génétique, qui pourrait être due à la consanguinité de ses parents. Ses os sont fragiles et, le 30 mai 1878, il trébuche et tombe. Le médecin diagnostique le fémur gauche brisé et, en raison de sa maladie, la fracture se réduit mal. Entre mai 1878 et août 1879, il souffre de cette fracture du fémur bilatérale qui aggrave son retard de croissance : il ne dépassera pas la taille de 1,52 m. On essaye de le guérir au moyen de décharges électriques et en lui plaçant à chaque pied une grande quantité de plomb.
Comme toujours dans cette affection, son tronc est de taille normale, mais ses membres sont courts. Il a les lèvres et le nez épais. Il zézaye et en jouera, plus tard, faisant le provocateur dans les salons. Il se fera photographier nu sur la plage de Trouville-sur-Mer, en enfant de chœur barbu, ou avec le boa de Jane Avril (dit « Mélinite »), tout en étant très conscient du malaise que suscite son exhibitionnisme.
Élève au lycée Fontanes (devenu lycée Condorcet), il échoue en 1881 au baccalauréat à Paris, mais il est reçu à Toulouse à la session d'octobre. C'est alors qu'il décide de devenir artiste. De retour à Paris, il étudie la peinture auprès de René Princeteau, dans son atelier au 233, de la rue du Faubourg-Saint-Honoré, puis en avril 1882 dans l'atelier de Léon Bonnat, et en novembre 1882 dans celui de Fernand Cormon où il reste jusqu'en 1886 et y fréquente Vincent van Gogh, Émile Bernard, Louis Anquetin et Adolphe Albert, un militaire voulant devenir peintre, avec qui il sera très lié.
Vie parisienne
Toulouse-Lautrec a vécu pour son art. Peintre du postimpressionnisme, illustrateur de l’Art nouveau et remarquable lithographe, il a croqué le mode de vie de la Bohème parisienne à la fin du xixe siècle. Au milieu des années 1890, il a contribué par des illustrations à l'hebdomadaire humoristique Le Rire.
Considéré comme « l’âme de Montmartre », le quartier parisien où il habite depuis son installation en 1884 au 5 rue Tourlaque, puis au 19 bis, rue Fontaine, ses peintures décrivent la vie au Moulin-Rouge et dans d’autres cabarets et théâtres montmartrois ou parisiens. Il peint Aristide Bruant mais aussi la prostitution à Paris à travers les maisons closes qu’il fréquente et où, peut-être, il contracte la syphilis. Il a notamment une chambre à demeure à La Fleur blanche. Trois des femmes connues qu’il a représentées sont Jane Avril, la chanteuse Yvette Guilbert et Louise Weber, plus connue sous le nom de La Goulue, danseuse excentrique qui a importé le cancan d'Angleterre en France. Il va souvent au café du Tambourin, tenu par la modèle italienne Agostina Segatori, où il peint en 1887 le Portrait de Vincent van Gogh.
Toulouse-Lautrec a donné des cours de peinture et encouragé les efforts de Suzanne Valadon, un de ses modèles et aussi probablement sa maîtresse.
Sa mort
Alcoolique pendant la plus grande partie de sa vie d’adulte, il a l'habitude de mélanger à son absinthe quotidienne du cognac, au mépris des convenances de l'époque. Il utilise notamment le subterfuge d'une canne creuse qui cache une longue fiole contenant une réserve d'alcool, dévissant le pommeau dans lequel est rangé un verre à pied.
En mars 1899, il est interné sur intervention de sa mère, dans une maison de santé de Neuilly, la folie Saint-James, pour le sevrer de son alcoolisme et pallier les complications de sa syphilis, la paralysie générale. Au cours de ces deux mois entre la rive de la Seine et le Bois de Boulogne, il dessine et fait un célèbre tableau de « son gardien ».
En mars 1901, un accident vasculaire cérébral le laisse paralysé des jambes et le condamne à la chaise roulante. Le 15 août 1901, il est victime d'une attaque d'apoplexie, à Taussat, qui le rend hémiplégique. Sa mère l'emmène au château de Malromé où il meurt le 9 septembre 1901. Il est inhumé dans le cimetière de Verdelais (Gironde) à quelques kilomètres de Malromé.
Ses derniers mots sont pour son père, présent au moment de sa mort, faisant allusion aux goûts de cet aristocrate fantasque et passionné de chasse : « Je savais, papa, que vous ne manqueriez pas l'hallali. » On cite aussi sa réaction lapidaire voyant son père, chasseur dans l'âme, tentant de toucher une mouche qui vole sur le lit de mort de son fils avec l'élastique d'une de ses bottines : « Le vieux con ! »
Article Henri de Toulouse-Lautrec de Wikipédia en français