Un arbre en Lozère ... et ailleurs

Los caulets de Monsur lo curat

Le 20/02/2022 0

Dans Armand del Fabre

Una congièra de nèu que se formava dins l’òrt del curat en bordura de la rota ? Bona occasion per nautres de nos amusar ! Arrapàvem coma podiam sus la paret. E ara, totes ensemble quand li serem : Un, dos, très : hòp ! Totes a l’encòp sautàvem dins la congièra en contrabàs. E de neù duscas al cèl ! Lo curat nos entendia pardi e durbissia la fenèstra.

" Banda de pistolets ! Vesètz pas que fasètz perir los caulets ? Se m’en vau dire aquò al mèstre, anatz ausir quicòm !"

Sabiam qu’entendiam pas res de tot ! E d’abòrd per çò que la curat, en diguent aquò, nos mandava un moièg-rire complici e sabiam ben pro que sos caulets èron pas lo long d’aquela paret.

Era plan brave Monsur Folquièr. Quand èri son clergue de glèisa, los jorns de missant temps, après la messa, me fasia venir a la caminada per esperar l’escòla. E aqui tot en se caufant me fasia d’aquelas tartinassas ! E me disia en risent que calia aquò a un enfant de fabre se vòlia devenir fòrt per téner un jorn la plaça del papà…

Les choux de Monsieur le curé

Une congère de neige qui se formait dans le jardin du curé en bordure de la route ? Bonne occasion pour nous de nous amuser ! On grimpait sur le mur comme sur un piédestal. Et là, tous ensemble : un, deux, trois : hop ! On sautait tous à la fois dans la congère en contrebas. Et de la neige jusqu’au cou ! Le curé nous entendit et ouvrit la fenêtre :

  • Bande de rigolos ! Vous ne voyez pas que vous faites périr les choux ? Je m’en vais le dire au maitre, vous allez l’entendre !

On savait bien qu’on n’entendrait rien du tout ! Parce que le curé en disant cela, nous montrait un léger sourire complice et on savait très bien que ses choux n’étaient pas le long de ce mur.

Il était bien brave, Monsieur Foulquier. Quand j’étais son enfant de chœur, les jours de mauvais temps, après la messe, il me faisait venir au presbytère pour attendre l’école. Et là, tout en se chauffant, il me faisait de ces tartines ! Et me disait en riant qu’il fallait cela à un enfant de forgeron s’il voulait devenir fort pour prendre un jour la place du papa …

Une petite remarque en passant : le curé dont il est question est l'abbé Achille Foulquier (1864-1923), originaire de Saint-Préjet du Tarn, qui fut curé de la Parade de 1907 jusqu'à sa mort. Il est également l'auteur des Notes historiques sur les paroisses des Cévennes comprises dans le diocèse de Mende, livre indispensable à tout généalogiste qui s'intéresse à ce département... C'est émouvant de savoir que "le Cousin" l'a connu...

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